Coca-Cola, Mondelēz, Nestlé, PepsiCo et Unilever abandonnent temporairement leur logo alimentaire ‘Evolved Nutrition Label’, qu’ils avaient créé comme alternative au Nutri-Score. Une excellente décision, estiment les organisations des consommateurs.
Un label alimentaire jugé ‘trop laxiste’
Dire que les géants agroalimentaires n’ont jamais été fans du Nutri-Score (un simple code qui avec des couleurs et des lettres indique dans quelle mesure un produit est bon ou non pour la santé) est un euphémisme : selon les multinationales, il est inacceptable que le Nutri-Score, déjà largement adopté (facultativement) en France, en Belgique et en Espagne, se base sur un calcul aux ‘100 grammes’. C’est pourquoi en mars 2017 ils ont développé un système basé sur des portions, qu’ils ont tenté d’imposer à l’échelle européenne comme alternative au système britannique de feux de signalisation ou encore au Nutri-Score développé par des scientifiques européens.
Foodwatch et d’autres organisations de consommateurs se sont opposés à cette initiative, jugeant le logo trop laxiste. « Les critères du label sont si faibles que même un produit comme Nutella (à noter que le fabricant Ferrero ne participe pas à cette initiative), qui contient plus de 80% de sucre et de graisse, n’afficherait même pas un signal d’avertissement rouge lors de l’application des critères », explique Foodwatch. En outre, une enquête auprès de 25.000 consommateurs français a elle aussi conclu qu’il était question de « possible tromperie ».
Après le retrait de l’entreprise alimentaire Mars de l’ENL en mars dernier, Coca-Cola, Mondelēz, Nestlé, PepsiCo et Unilever à leur tour suspendent leur projet faute de soutien. « Nous reconnaissons que l’absence d’une définition légale de ce qu’est une portion a occasionné un manque de compréhension et de soutien pour cette initiative. », affirment les Cinq Grands.
Outre Foodwatch, le Bureau européen des unions de consommateurs BEUC (une fédération de 43 associations de consommateurs issues de 32 pays européens) se réjouit lui aussi de cette décision : « Le fait d’autoriser des critères moins sévères pour de plus petites portions se serait traduit par moins de rouge sur les emballages. Cela aurait inévitablement induit les consommateurs en erreur. A l’heure où les maladies liées à une mauvaise alimentation gagnent rapidement du terrain, les consommateurs ont besoin plus que jamais d’informations fiables sur ce qu’ils mangent », souligne Emma Calvert, responsable alimentation au sein du BEUC.