Kingfisher, le deuxième groupe européen de chaînes de bricolage, se retire du Portugal, de la Russie et de l’Espagne. Le groupe souhaite se concentrer davantage sur ses principaux marchés, notamment la France où Castorama est en difficulté.
Castorama pèse sur les résultats
Au niveau du groupe, Kingfisher (le groupe qui chapeaute les chaînes françaises Brico Dépôt et Castorama ainsi que les chaînes britanniques B&Q et Screwfix) n’a pourtant pas réalisé de mauvaises performances : au cours des trois mois précédant le 31 octobre, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 3,048 milliards de livres sterling (3,4 milliards d’euros), une hausse de 1,2% à taux de change constants. Alors que le chiffre d’affaires de Brico Dépôt a augmenté de 2,4% et celui de Screwfix de 10,6%, celui de B&Q a baissé de 2,8% et Castorama a même perdu 7,6%.
La PDG française Véronique Laury se sent donc obligée d’intervenir : « Nous avons pris la décision de nous retirer de la Russie, de l’Espagne et du Portugal » – des pays qui représentent 6% du chiffre d’affaires du groupe – pour « concentrer pleinement notre stratégie sur nos principaux marchés » que sont la France et le Royaume-Uni. On ne sait pas encore si Kingfisher a l’intention de chercher un repreneur pour ses activités ou de fermer les magasins dans ces trois pays concernés.
Un nouveau dirigeant pour la France
« En France, Castorama représente notre principal défi », déclare Laury, rappelant qu’un nouveau plan d’action a été annoncé cet été pour corriger ce déséquilibre. « Nous avons accéléré l’introduction d’une stratégie de prix bas permanents et lancé une nouvelle campagne marketing pour rendre cette stratégie visible pour nos clients, mais il n’y a pas de solution miracle », déclare la dirigeante française. En octobre, la branche française de Kingfisher avait déjà accueilli un nouveau dirigeant : Christian Mazauric avait remplacé Marc Ténart.
De nombreux actionnaires de Kingfisher s’impatientent, soulignant que Véronique Laury avait déjà annoncé un plan de transformation majeur en 2016. « One Kingfisher », tel est le nom du plan quinquennal, vise à unifier les produits vendus par le groupe dans toutes les chaînes de magasins, à développer une plate-forme d’achat ICT commune et donc à réaliser des économies de coûts. Selon la PDG, ce plan progresse « dans la bonne direction », même si elle souligne une « mise en œuvre difficile » en raison de l’ampleur des changements et que « la période difficile » que traverse le secteur ne joue pas en leur faveur.