A terme Ahold Delhaize espère générer du bénéfice grâce au e-commerce, mais aujourd’hui il s’agit surtout de gagner des parts de marché, estime le CEO Frans Muller. Aux Etats-Unis le groupe cherche également à assurer sa croissance par le biais d’acquisitions.
Rattraper le retard
Ce mardi Ahold Delhaize a reçu des journalistes et des analystes financiers à New York afin de commenter sa nouvelle stratégie. L’e-commerce joue un rôle clé dans les ambitions de croissance du groupe fusionné : d’ici 2021 le chiffre d’affaires online devrait doubler. Afin d’atteindre cet objectif ambitieux, Ahold Delhaize investira notamment dans la robotisation, l’analyse de données et dans de petits entrepôts automatisés capables d’assurer des livraisons rapides depuis les points de vente. En outre le groupe prévoit 600 points de retrait supplémentaires aux Etats-Unis au cours de l’an prochain.
Ces investissements s’imposent pour faire face à Amazon, Walmart et Kroger, car le groupe a un retard à rattraper dans le domaine du e-commerce. Que l’e-commerce en soi ne soit pas rentable, ne pose pas problème au CEO pour l’instant. Cette activité ne peut être considérée séparément du reste, confie-t-il au journal De Tijd. Les webshops renforcent les supermarchés et si vous n’investissez pas dans l’e-commerce, vous perdrez des clients qui partiront à la concurrence. En outre l’e-commerce peut bel et bien être rentable dans des villes à population dense. Comme Muller l’a expliqué à la CNBC, l’avenir du e-commerce réside dans le mélange de différents modèles logistiques : same day delivery, next day delivery et click & collect …
Consolidation aux Etats-Unis
En Europe aussi le groupe passe à la vitesse supérieure dans le domaine online : le centre de distribution de bol.com s’agrandit, Albert Heijn teste une serrure intelligente permettant de livrer les courses lorsque le client n’est pas chez lui, et en Belgique Delhaize et bol.com vont collaborer plus étroitement. Outre l’online, Ahold Delhaize entend également assurer sa croissance grâce aux magasins physiques. Ainsi Stop & Shop, la plus grande chaîne américaine du groupe, bénéficiera d’un profond repositionnement, avec une rénovation de tous les magasins. Toujours aux Etats-Unis, le groupe souhaite jouer un rôle moteur dans la consolidation de secteur du retail alimentaire. Bon nombre de petits et grands commerces alimentaires sont actuellement en difficulté et Ahold Delhaize dispose de moyens financiers. Les reprises et fusions font donc également partie du plan de bataille.
Muller estime toutefois qu’il n’est pas indiqué d’assainir le nombre de marques de magasins aux Etats-Unis, où le groupe compte actuellement cinq enseignes. Le retail alimentaire est local, selon le CEO : « C’est une erreur de penser que nous pourrions épargner une fortune. Nos marques locales sont proches de leur communauté. Elles comprennent les besoins locaux des gens. Elles peuvent se targuer d’une riche histoire et un grand pouvoir d’attraction auprès de nos clients. »