Au programme de la semaine écoulée : accusations, plaintes et conflits en tous genres, avec dans les rôles principaux steaks, boulettes hachées et autres baballes. Un vrai régal! Explication et clarification dans le résumé hebdomadaire de RetailDetail Food !
La controverse du steak
A peine le weekend avait-il commencé que déjà la ‘Semaine du Steak Frites’, une initiative du VLAM visant à promouvoir la consommation de viande, a jeté de l’huile sur le feu. Oui, vous avez bien lu : nous ne mangeons pas suffisamment de viande, selon l’Office Flamand d’Agro-Marketing. « Ils feraient mieux d’organiser la Semaine du Broccoli », ont suggéré certains. « Priorité à la viande de chez nous! « , se sont écriés d’autres. « Oui mais, vous nous avez mal compris, nous voulons justement inciter les gens à manger de la viande de chez nous et non pas les pousser à manger plus de viande », a répliqué le VLAM.
Mouais, une campagne mal comprise ne peut espérer un Effie award, nous semble-t-il, et encore moins un Cannes Lion. Surprenant quand même que des Flamands de droite et des Wallons de gauche forment un front commun pour défendre le blanc bleu belge. Bien étonnés de se retrouver ensemble, sans aucun doute. D’ailleurs ceux qui considèrent le végétarisme comme une étrange maladie de gauche, ne savent-ils pas qu’Hitler était un végétarien? L’homme ne supportait de voir souffrir un animal, paraît-il. De leur côté les scientifiques plaident pour une taxe sur la viande rouge. Theo Francken n’a pas encore réagi, alors qu’on s’attendait à des tweets douteux sur les rouges.
‘Cliffhanger’ à Lokeren et Louvain
Conflits également à Lokeren, où Carrefour est en colère contre Albert Heijn. En colère ? Non, furieux ou du moins très déçu. Nous vous avons déjà dévoilé cette étrange histoire aux allures de feuilleton. Pour rappel : il y a quelques années Carrefour Market a fui la ville est-flandrienne suite aux rumeurs de l’arrivée du plus grand Albert Heijn de la chaîne. Une rumeur qui s’est confirmée, au grand mécontentement de Delhaize, qui y a vu son supermarché vieillot déserté par les clients.
Ensuite à l’annonce de la fusion entre Ahold et Delhaize, AH s’est vu contraint de céder son magasin de Lokeren, qui a été repris par Carrefour. Delhaize a alors décidé de démolir son ancien magasin pour y construire un supermarché hypermoderne. Après quoi Albert Heijn a ressurgi dans le bâtiment abandonné en toute hâte par Carrefour Market quelques années auparavant … Vous suivez toujours ? « Distorsion de concurrence », estiment-ils à Evere. C’est maintenant au juge de trancher. Bonne chance à lui/elle.
Et ce n’est pas tout : un procès similaire risque de se dérouler à Leuven, où Lidl se sent lésé, maintenant qu’Albert Heijn a obtenu un permis pour un supermarché dans la Diestsestraat, un an et demi après son départ forcé de la ville estudiantine. Le discounter va examiner l’affaire. Cliffhanger!
De l’argent, sans caisse
Passons maintenant à Amazon Go, ce concept branché sans caisse, qui selon certains gourous du marketing allait chambouler l’univers du retail alimentaire. Eh bien, cela pourrait bien être le cas. Au niveau de la rotation et du chiffre d’affaires par mètre carré (cela a nécessité un sérieux calcul, car aux USA on compte en pied carré) la concurrence n’arrive même pas à la cheville de ce magasin de proximité révolutionnaire. Chapeau ! Engranger autant d’argent, sans aucune caisse. Pas bête ce Jeff Bezos.
Pourtant quelque chose nous étonne : les shoppers s’attarderaient en moyenne 27 minutes chez Amazon Go. C’est plus que la durée moyenne d’une visite dans un grand supermarché! Et en plus ils n’ont même pas à faire la file à la caisse. Alors comment est-ce possible ? Nous n’y comprenons rien. Apparemment Amazon Go n’est en rien un magasin de proximité pour clients pressés, mais plutôt une attraction touristique pour shoppers du monde entier qui viennent y admirer la technologie révolutionnaire du concept et qui au passage dérobent une petite salade, juste pour voir s’il y a moyen de sortir sans payer. Curieux de voir combien temps cela durera.
Tout va bien aussi chez Ahold Delhaize, bien que plus modestement. Le groupe progresse surtout online et va investir dans la robotique. De plus amples détails à ce sujet suivront mardi prochain, a promis Frans Muller. Stay tuned!
Le jeu des gobelets
La principale nouvelle de cette semaine (et l’article le plus lu sur votre site web favori) était sans conteste le coup d’envoi de la plus vaste campagne publicitaire jamais réalisée par Aldi en Belgique. L’enseigne semble désormais jeter l’argent par les fenêtres. Et alors que Lidl s’accroche obstinément à ses spots d’une drôlerie estudiantine, Aldi fait preuve d’un humour d’une subitiltié inégalée.
Les tubes en carton qui cachent le Produit X et le Produit Y font bien évidemment référence au jeu des trois gobelets sous lesquels se cache une petite balle, ce fameux tour de magie pratiqué sur les marchés pour escroquer les visiteurs. A notre avis il s’agit d’une allusion astucieuse aux arnaques publicitaires systématiques des marques A. Ces spots publicitaires qui vous montrent par exemple un innocent consommateur goûtant très sérieusement deux verres d’eau. De l’eau, effectivement : ce liquide incolore, inodore et insipide, également connu sous le nom scientifique H2O. Selon le test, Fou d’O obtient d’aussi bons scores que Bru et Rocheval d’aussi bons scores que Vittel. Etonnant ! Bref, le message est clair : ne soyez pas fou et buvez de l’eau du robinet. Merci Aldi pour le conseil !
Boulettes
A vendre : le meilleur fromager d’Europe, si ce n’est du monde. Le paradis des fromages aux croûtes raffinées et aux senteurs d’amoniaque. Eh oui, le couple Van Tricht a décidé de profiter de ses vieux jours et leur fiston n’a pas envie de reprendre la boutique. Avis aux amateurs ! C’est la fin d’une époque, mais l’atelier d’affinage continuera d’approvisionner quasi tous les restaurants étoilés et l’hémisphère ouest.
Vous l’aurez sans doute lu : le très ancien concept Lunch Garden va ouvrir un établissement dans un musée, où il sera donc parfaitement à sa place parmi les vieilleries. Mais bon, ils l’ont cherché, pas vrai ? Par contre les boulettes y sont nettement meilleur marché que chez Balls & Glory, ce restaurant branché qui vient de gagner le prestigieux prix Mercure de Comeos. L’an dernier le jury a accordé le prix à un magasin de chocolat et cette année le prix a été décerné aux boulettes farcies du fils de boucher Wim Ballieu. Pas besoin de vous faire un dessin : l’éminent jury tente clairement de faire le poids dans le secteur du retail alimentaire. Littéralement. Nous ne voyons pas d’autre explication. Pour les retailers qui souhaiteraient poser leur candidature pour le prix Mercure 2019, vous savez ce qu’il vous reste à faire : proposez un concept gourmand ! Promis? A la semaine prochaine.
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