Votre rubrique préférée a décidé de ne pas faire le pont aujourd’hui. Eh oui, il faut bien quelqu’un qui dénonce l’hypocrisie dans le secteur alimentaire, non ? Voici l’aperçu 100% artisanal de RetailDetail Food !
Un niveau de tolérance à l’hypocrisie très élevé
Nous au moins, nous n’avons pas souffert des embouteillages ni des vols annulés ces derniers jours, peut-être juste un souci de décalage horaire à cause du passage à l’heure d’hiver, c’est tout. Un peu trop calme, si on y regarde de plus près. D’accord, il y a eu ce fameux accord international majeur incitant les plus grands fabricants de marques du monde à s’engager une fois pour toute dans la lutte contre les déchets plastiques. Applaudissement, très certainement. Bien que. Parmi les signataires, on retrouve les mêmes noms qui, en coulisses, continuent à s’opposer aux mesures européennes. L’avenir démontrera donc la valeur réelle de ces signatures.
Il a fallu le film d’un vlogger YouTube pour découvrir que cela fait des mois que les jeunes achètent leurs bières et leurs breezers sur bol.com et se font livrer à domicile sans aucun problème. On pourrait plutôt parler de bols.com. Notre cher magasin à tous rejette la responsabilité du contrôle de l’âge des acheteurs sur les coursiers indépendants et sous-payés, alors que ceux-ci n’en ont rien à cirer. Et l’entreprise qui joue le jeu de l’étonnement. Elle avait pourtant promis des garanties lors du lancement du service au mois de mars. Quel niveau votre tolérance à l’hypocrisie peut-elle atteindre ? Tous ces jeunes remplissent quand même soigneusement leur véritable date de naissance lorsqu’ils se rendent sur un site internet d’une marque d’alcool, non ? Maggie De Block n’était pas disponible pour réagir.
Un végétalien bien solitaire
Alors que la soupe aux potirons commence à nous sortir de partout, nous avons appris que le 1er novembre était la journée mondiale du véganisme. En Belgique, cet événement n’a causé presqu’aucun remous dans le bouillon de légumes. Avec sa mission de service public, seul l’audiovisuel public a fait la promotion d’un style de vie 100% végétal, tout en lançant l’avertissement qu’il fallait mieux être bien informé quant à la vitamine B12 et le fer, notamment. Ben oui, la plupart des végétaliens sont de jeunes instagrammeurs qui se sont reconvertis au monde des plantes que trop récemment pour déjà voir apparaître d’éventuels symptômes d’une santé chancelante, selon certaines personnes critiques.
Ils feraient mieux de s’informer à l’avance quant aux conséquences sociales de leur choix, semble-t-il, car ils se retrouvent souvent seuls. Après tout, qui a envie d’inviter un végétalien à dîner ? La plupart des gens préfèrent ne pas faire l’effort, selon la BBC. D’autre part, rire des herbivores est une entreprise risquée : il suffit de demander à l’ancien rédacteur en chef de Waitrose Food Magazine. Il a dû démissionner cette semaine suite à un tweet à propos d’herbivores. Un tweet dans lequel il suggérait de liquider tous les végétaliens, les uns après les autres. L’humour britannique n’est plus ce qu’elle était.
Un biscuit préféré
Au moins un commerçant a fait la une des journaux internationaux : il s’agit d’Apu Nahasapeemapetilon junior, informaticien et exploitant du magasin de proximité pas encore sans caisse Kwik-E-Mart à Springfield. Cet homme joyeux – une icône et un exemple inspirant pour l’ensemble du secteur retail alimentaire – est devenu l’objet d’une tempête mondiale sur twitter après la répartition d’une rumeur selon laquelle il pourrait être évincé de la série The Simpsons parce qu’il est trop caricatural et trop raciste. Comme si les autres personnages de la série n’étaient pas des caricatures, effectivement. Quoi qu’il en soit, peut-être que tous les Simpsons devraient penser à prendre leur retraite, avant d’être entièrement relégués aux oubliettes en termes d’engagement et de pertinence. Ils ont malheureusement été dépassés par la réalité, c’est aussi simple que cela. Et ce à cause d’un président qui lance des bourdes quotidiennement, de telles bévues qu’aucun scénariste n’oserait les inventer. Presque trente ans, un bel âge. Filet Pur n’arrivera pas au même nombre de bougies, soyez-en certain.
Et comme nous parlons divertissement, je profite de cette période sans grandes nouvelles pour attirer votre attention, vous en tant qu’amateur de food et de supermarchés, sur une nouvelle série de petits films amusants que le comédien Lukas Lelie poste sur YouTube tous les lundis, sous le slogan ‘Standaard Koekhandel’. Dans le rayon biscuits du Proxy Delhaize Heirnis, l’homme invite des collègues humoristes à passer une interview approfondie sur leur biscuit préféré, atteignant parfois des sommets philosophiques insoupçonnés. Et parfois pas. Les qualités irrésistibles du Kinder Bueno, Délichoc, Leo et des Melo-cakes, notamment, ont déjà été évoquées. Des sujets parfaits à regarder durant les vacances d’automne quelque peu moroses, mais faites attention parce que cela vous donnera envie. De biscuits, bien entendu.
De la tromperie
Et puis ceci. Les supermarchés sont des tricheurs perfides. Des aguicheurs calculateurs, aussi. Des manipulateurs astucieux, au moins. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le chroniqueur réaliste néerlandais Teun van de Keuken qui écrit souvent des rubriques au sujet de l’alimentation, du marketing ainsi que du développement durable et qui en profite pour critiquer les grandes multinationales. Et ce nom n’est pas un pseudonyme (keuken = cuisine, en français, ndlr.) Ou à peine, il n’a dû supprimer qu’un tout petit ‘r’ puisque son père s’appelait Johan van der Keuken, donc avec un ‘r’. Une photographe et cinéaste respecté, ce père. N’hésitez surtout pas à (re)voir son film De Grote Vakantie. Du moins, si vous aimez vivre une histoire prenante d’un homme en phase terminale qui fait ses adieux à la vie lors d’un tour du monde. Avec beaucoup d’amour et d’humour, d’ailleurs. Et tout à fait dans l’atmosphère de cette période de l’année.
Mais bon, avant que les choses ne deviennent trop sérieuses : nous étions en train de parler de Teun qui publie un livre complet pour expliquer aux gens qu’ils sont constamment en train de se faire manipuler lorsqu’ils remplissent leur caddie dans les supermarchés. L’essentiel de son message est le suivant : les retailers sont les mauvais esprits pour ceux qui vivent Halloween tous les jours. Les démons qui trompent le pauvre acheteur crédule sans aucun scrupule. Oui, il s’agit bien de vous, chers lecteurs de RetailDetail.
Un point d’appui
Il a écrit un véritable guide de survie en supermarché destiné au groupe de citoyens que nous appelons les consommateurs. Il explique, par exemple, pourquoi il n’y a jamais d’horloges dans les supermarchés (pour nous faire perdre la notion du temps), pourquoi vous ne devez pas acheter d’avocats prêts à être consommés (tout le monde a déjà pincé dedans), pourquoi il ne faut pas choisir un vin dont l’étiquette est pourvue d’une médaille (chaque vin qui participe à un concours reçoit un prix) et pourquoi il faut éviter d’acheter les produits avec la mention ‘vrai’, ‘naturel’, ‘pur’, ‘artisanal’, ‘traditionnel’ ou même ‘frais’ (100% tromperie).
En 2015, l’homme a pourtant publié un livre intitulé ‘Puur en eerlijk’ et il était également l’un des fondateurs de la marque de chocolat soi-disant sans recours à l’esclavagisme (mais pas vraiment) Tony’s Chocolonely. Du bon chocolat, avec un emballage amusant et une histoire louable qui doit pourtant faire face à une réalité légèrement plus complexe qu’un simple slogan publicitaire. De plus, la marque a été victime de pratiques de dumping chez Aldi. Ben oui, est-il encore possible de croire quelqu’un à 100% ? Votre chère rubrique Filet Pur bien entendu : votre point d’appui, votre refuge, votre lieu de salut depuis un an ou deux. Même pendant les vacances d’automne quelque peu moroses et sans grandes nouvelles. Les choses sont ainsi, n’est-ce pas ? A la semaine prochaine !
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