Pour éviter le réchauffement climatique une réduction considérable de notre consommation de viande s’impose, prévient une nouvelle étude internationale. Le verdict est sévère : faute d’une industrie alimentaire plus verte, nous détruirons notre planète.
Réduire la consommation de bœuf de 90%
A la suite d’un nouveau rapport des Nations Unies concernant les changements climatiques, une équipe de scientifiques internationaux de premier plan a publié dans le magazine Nature une analyse sur l’impact de l’industrie alimentaire sur le climat. La conclusion est sévère : pour mettre le holà aux changements climatiques, il faut éviter la viande et les produits laitiers. Pour que la Terre reste viable et que nous puissions encore à l’avenir nous nourrir de l’agriculture, la consommation de viande bovine en Occident doit être réduite de 90%. Comme alternative il nous faudra manger cinq fois plus de fèves et de légumineuses.
Dans le rapport des Nations Unies il est question d’un réchauffement de la planète d’environ 1,5°C endéans les douze ans, si nous n’intervenons pas immédiatement. Même une hausse de température d’un demi-degré pourrait accroître considérablement les risques de sécheresse, d’inondations et de chaleur extrême.
« Nous devons tous devenir flexitariens »
Dans ce rapport les Nations Unies soulignent également l’importance d’une réduction de la consommation de viande et de produits laitiers, mais constatent une tendance inverse : la population mondiale grandissante consomme de plus en plus de viande, en particulier les pays émergents, qui outre le poulet commencent à découvrir d’autres sortes de viande. D’ici 2050 il y aura 2,3 milliards de personnes en plus sur terre et d’ici là les revenus mondiaux auront triplé, permettant ainsi à plus de gens d’avoir un régime alimentaire riche en viande.
Si nous continuons sur cette trajectoire, nous dépasserons les limites de notre planète, prévient l’équipe de chercheurs. Pour nourrir la population mondiale de 10 milliards d’indivus, nous devons tous devenir ‘flexitariens’. Concrètement cela signifie que le citoyen mondial moyen devra réduire sa consommation de viande bovine de 75%, sa consomamtion de viande porcine de 90% et sa consommation d’œufs de 50%, tout en mangeant trois fois plus de fèves et de légumineuses et quatre fois plus de noix et de graines. Pour les citoyens de pays riches le régime est encore plus strict : 90% de bœuf en moins, 60% de lait en moins, mais quatre à six fois plus de fèves et de légumineuses. Par contre les millions de personnes sous-alimentées dans les pays pauvres doivent manger un peu plus de viande et de produits laitiers.
Changements agricoles
L’étude souligne également la nécessité de changer le mode agricole. Pour empêcher la déforestation, la pénurie d’eau et la pollution par l’usage excessif d’engrais, de profonds changements s’imposent dans les méthodes agricoles. Ces changements comprennent notamment l’amélioration du rendement des cultures dans les pays pauvres, l’augmentation des réserves universelles d’eau et l’usage plus prudent d’engrais. « J’étais surpris par le fait qu’il nous fallait une combinaison d’options très ambitieuses », explique le professeur Johan Rockström du Potsdam Institute for Climate Impact Research dans le journal The Guardian : « Nous devons pousser les choses jusqu’à la limite du possible. Rendre plus vert le secteur alimentaire ou manger notre planète : tel est le menu d’aujourd’hui. »
Selon les scientifiques, pour parvenir à cette réduction de la consommation de viande, il faut combiner l’éducation, les taxes, les subsides à l’alimentation végétale et la modification des menus à l’école et au travail.