Si le plan de délestage devait être activé cet hiver en cas de pénurie d’électricité, cela pourrait avoir de sérieuses conséquences pour les centres de distribution, les supermarchés et la sécurité alimentaire. Comeos tire la sonnette d’alarme.
20 centres de distribution fournissent 75% de notre alimentation
Comeos se dit préoccupé par le plan de délestage. En cas de pénurie d’électricité cet hiver, cela pourrait avoir de graves conséquences. « Il faut faire la différence entre les magasins, que tout le monde connaît, et d’autre part les centres de distribution », explique Dominique Michel, CEO de Comeos, dans le journal Le Soir. « La Belgique compte vingt centres de distribution, qui assurent 75% de l’approvisionnement alimentaire dans notre pays. Bon nombre de ces dépôts se situent dans la tranche 7 du plan de délestage, l’une des tranches les plus sensibles », précise Michel. Pour information : le plan de délestage comprend huit tranches. Si le plan est activé, les habitants et entreprises de la tranche 8 seront les premiers à être privés d’électricité, ensuite la tranche 7 et ainsi de suite.
Bien entendu les centres de distribution disposent de générateurs de secours afin de faire face à une éventuelle panne d’électricité. « Mais cela dévore de l’énergie. Si la coupure dure plus de trois heures et si elle se répète, nos possibilités seront vite épuisées, ce qui aura rapidement un impact sur l’approvisionnement alimentaire. » C’est pourquoi Comeos plaide pour que ces centres de distribution, vu leur « importance stratégique » pour l’approvisionnement alimentaire, bénéficient du même statut que les hôpitaux par exemple, pour qu’ils soient épargnés en cas de problèmes.
La chaîne du froid dans les magasins
Outre les centres de distribution, il faut également tenir compte des milliers de supermarchés et de supérettes, dont un grand nombre se situe dans les zones à risques. Chez Lidl par exemple 166 magasins sont concernés, dont 139 ont un générateur électrique autonome. Pour les 27 autres la chaîne recherche assidument des générateurs de secours à louer, indique le discounter. « Lorsqu’un frigo est éteint durant trois heures, cela affecte sérieusement la chaîne du froid, avec toutes les conséquences que cela implique en termes de gaspillage alimentaire », poursuit Michel. « Nous nous efforçons de lutter contre le gaspillage, mais une seule coupure suffirait à anéantir les efforts fournis depuis de longues années, car nous devrions alors jeter des tonnes de nourriture. »
Selon les directives de l’AFSCA, le poisson par exemple doit être conservé à 4°C, tout comme la volaille. « Mais que se passerait-il si un frigo était coupé d’électricité durant deux heures et que la température montait à 6°C, ne serait-ce qu’un quart d’heure ? Devrions-nous alors jeter ces produits ? Nous ne voulons pas gaspiller la nourriture, mais nous ne voulons pas non plus être responsable d’une intoxication alimentaire », souligne le CEO de Comeos.
Delhaize pour sa part espère solutionner d’éventuels problèmes, notamment en parquant des camions frigorifiques près des magasins. « Nous avons préparé un plan. Nous sommes convaincus de pouvoir garantir le service à la clientèle, même en cas de coupure d’électricité », assure le porte-parole Roel Dekelver, sans donner de plus amples détails.
Pour plus d’informations pratiques concernant le plan de délestage, consultez le site web du SPF Economie.