Après la France et l’Allemagne, c’est au tour de la Belgique de voir apparaître le nutri-score sur les emballages Danone. « Nous voulons jouer un rôle de précurseur dans le débat sur l’alimentation et la santé », précise le ‘country director’ Wim Bauwens.
« Le système le plus honnête »
« Nous optons résolument pour le nutri-score », confirme le dirigeant. « C’est un système clair et transparent qui a été testé de manière approfondie. Il prend en compte les bonnes et les moins bonnes caractéristiques d’un produit, il est objectif et il est soutenu par la recherche indépendante. Nous savons qu’il n’existe pas de consensus au niveau de l’étiquetage dans le secteur alimentaire, mais pour nous, c’est le système le plus équitable et nous espérons que d’autres fabricants suivront l’exemple. »
En introduisant ce label alimentaire, Danone ne vise pas à augmenter son chiffre d’affaires ou à gagner des parts de marché, mais plutôt à prendre ses responsabilités dans le débat sur la nutrition et la santé. « Nous voulons aider les consommateurs à pouvoir faire des choix sains plus facilement. Si cela peut stimuler les ventes de yaourts, tant mieux. » Et c’est important parce qu’à l’heure actuelle, seulement 2% de la population belge consomme la quantité quotidienne recommandée de produits laitiers.
Davantage de bio
A partir du mois d’octobre, le nutri-score de l’ensemble des 180 références Danone sera disponible en ligne. Le label fera son apparition sur les emballages au fur et à mesure puisque « nous n’avons pas l’intention de jeter les emballages existants ». Ce processus devrait être achevé d’ici 2020. En même temps, Danone poursuit ses efforts pour rendre ses recettes plus saines, par exemple en réduisant la teneur en sucre. « Nous avons déjà réduit la part du sucre de 4,9% et nous voulons poursuivre sur cette lancée pour atteindre une baisse de 10%. »
Bauwens annonce également que Danone introduira d’autres références bio dès 2019. « Aujourd’hui, nous avons déjà la variante bio de Danonino, et nous poursuivrons nos efforts l’année prochaine. Le bio s’inscrit dans le positionnement de nos marques. Les consommateurs demandent des produits plus sains et plus naturels. La part de produits bio dans la gamme de produits laitiers est encore faible, mais nous remarquons qu’il existe un grand potentiel. On constate également que les retailers croient aux opportunités du bio. »
Augmenter la consommation de produits laitiers
Le marché des produits laitiers est stable, selon le manager. Les produits de marque de distributeur progressent, et certaines marques A également, telles qu’Oikos ou les alternatives laitières d’Alpro. Activia affiche à nouveau de bons résultats cette année. Pour les retailers, le paysage des produits laitiers est un important traffic builder. « Nous voulons attirer plus de gens à venir en magasin plus souvent. Notre rôle est de faire croître la consommation de produits laitiers, ce qui n’a pas été suffisamment fait par le passé. Pour ce faire, nous mettons davantage le caractère sain du yaourt en valeur. Nous voulons que le fait de manger un yaourt devienne une habitude quotidienne qui est bonne pour la santé. »
Chez nos voisins néerlandais et français, la consommation de produits laitiers est deux fois plus élevée que les 18 litres par habitant chez nous. Ceci est principalement dû à la culture laitière qui est fortement développée chez nos voisins du Nord et aux habitudes alimentaires différentes chez nos voisins du Sud, qui mangent le yaourt en dessert alors qu’en Belgique, le yaourt est plutôt considéré comme étant une collation ou fait partie du petit déjeuner. La marge de croissance est donc importante.
Vers le harddiscount ?
Bien que le yaourt soit un produit de base, Bauwens entrevoit de nombreuses possibilités d’innovation. « Nous pouvons encore explorer de nouveaux canaux, comme la consommation ‘on the go’. Des formats et des emballages innovants sont une piste à suivre. On peut aller dans toutes les directions, même avec des ingrédients naturels et sains. » Développer de nouveaux canaux, cela pourrait-il ouvrir la voie vers les harddiscounters ? « L’acheteur est partout de nos jours. Dans un monde idéal, je souhaite servir le plus de gens possible. Mais je ne peux pas en dire davantage sur nos activités futures pour l’instant. » Le yaourt devra-t-il diminuer de prix ? « Nous fournissons de la qualité au juste prix. Tant les marques haut de gamme que les marques budget se portent bien aujourd’hui, tout est une question de bon rapport qualité-prix. »
Il y a un an, Bauwens exerçait encore la fonction de directeur commercial chez Alpro, la marque de produits végétaux qui fait partie du groupe Danone aujourd’hui. Les deux sociétés ont encore des sièges sociaux séparés et ne travaillent pas ensemble de manière structurelle. N’est-ce pas une situation difficile, en termes de concurrence interne ? « Nous avons une mission commune : offrir une alimentation plus saine tout en respectant la planète. Il y a des gens qui passent de chez Danone à Alpro, et inversement. C’est très enrichissant, je l’ai vécu moi-même. On peut certainement parler de pollinisation croisée au sein du groupe.