La demande de nourriture biologique dépasse l’offre en Belgique. La part de marché des aliments bio frais est de près de 3,2%, alors que seul 1,2% de la superficie agricole flamande est consacrée à l’agriculture biologique.
Les supermarchés enregistrent la moitié des ventes d’aliments bio
La nourriture biologique connaît une croissance rapide à l’heure où les grands retailers s’y intéressent de plus en plus. En 2017, la part de marché des aliments bio s’élevait à 3,2% de tous les aliments frais, alors que l’offre des grandes chaînes de supermarchés progresse chaque année. Aujourd’hui déjà, les retailers représentent la moitié de toutes les ventes de produits bio en Belgique. Avec 4.500 produits bio, Carrefour a pour objectif d’être le leader dans ce secteur, suivi par Delhaize avec 800 références bio et par Colruyt qui en compte 400, selon ‘De Markt’, un programme diffusé par la chaîne de télévision Eén. En comparaison : la chaîne bio Bio-Planet a un assortiment qui compte 6.500 produits bio.
Les agriculteurs sont incapables de répondre à la demande croissante. Seul 1,2% de la surface agricole totale de la Flandre est consacrée à l’agriculture ou à l’élevage bovin biologique. L’année dernière, on comptait 468 exploitations bio en Flandre : 9% de plus que l’année dernière, mais la Flandre est en retard par rapport au reste de l’Europe.
La demande commence à dépasser l’offre
Par conséquent, les distributeurs importent toujours plus de produits bio de l’étranger, même si les retailers tentent de fournir davantage de produits d’origine belge. « La demande dépasse l’offre », selon Dekelver, porte-parole de Delhaize, à la VRT. Pour répondre à la demande, les retailers s’engagent dans des partenariats avec les agriculteurs : Carrefour produit son propre lait bio belge, tandis que Delhaize travaille avec la coopérative Biomilk.be. Colruyt et Carrefour travaillent également en direct avec des producteurs et les aident à se convertir à l’agriculture biologique. Colruyt a récemment acheté une ferme bio en Flandre occidentale pour laquelle l’entreprise est à la recherche d’un exploitant.
Le prix des produits bio va-t-il dès lors baisser ? Carrefour a déjà annoncé être le moins cher dans le secteur des produits bio, une chose que Colruyt ne souhaite évidemment pas laisser passer. Seulement, une telle guerre des prix représente à nouveau un danger, peut-on entendre chez Delhaize : « Si nous nous lançons dans une guerre des prix, peu d’agriculteurs ressentiront le besoin de passer à l’agriculture biologique. Une chose que nous souhaitons éviter à tout prix. »