Qu’a-t-on encore pour 100 euros de nos jours ? Une cargaison de provisions douteuses. Ça tombe bien, puisque c’est la guerre. Comment cela ? Réponse dans le résumé hebdomadaire de RetailDetail Food !
Du fast-food malsain
Cette semaine, votre site web préféré, comme à son habitude, a publié des tas d’informations intéressantes, mais une seule a attiré toute votre attention, à notre grande surprise. Notre chère collègue Khadija, habituellement si sereine, était complètement débordée face à un flux incessant d’e-mails. Un véritable tsunami, une coulée de lave imparable. Et pourtant nous avions bien d’autres choses à faire. Comme par exemple : préparer les visites guidées pour les visiteurs du festival de la technologie Supernova, qui ce weekend auront l’occasion de découvrir l’avenir du retail de leurs propres yeux dans notre retailhub. Vous serez au rendez-vous, n’est-ce pas?
Mais bon. Revenons-en à cette fameuse info. Nous avions publié un article concernant un casseur de prix hollandais en train de traverser la frontière. Un revendeur suspect de lots excédentaires, qui après avoir séduit les Hollandais avec ses colis suprises de 100 kilos de surgelés pour 100 euros, souhaitait faire de même en Flandre. Mais pas question de légumes, non uniquement du fast-food malsain. Hé, mais attendez. 100 kilos pour 100 euros? Il n’en fallait pas plus pour déclencher une véritable ruée : Sérieusement ? Pourriez-vous nous procurer un tel colis? Où pouvons-nous commander? Envoyez-nous le camion? Proposez-vous également des colis de 10 kilos pour 10 euros? » Et ainsi de suite.
La guerre totale
Voyez-vous, chaque jour nous nous efforçons de fournir à nos lecteurs des actualités dignes d’intérêt, des scoops, des interviews passionnantes et des analyses approfondies. Nous informons notre honorable public des tendances marquantes dans le secteur alimentaire : santé, durabilité, convenience, transparence, authenticité … Et que faut-il pour que tout à coup le secteur FMCG tout entier se réveille ? Une offre suspecte de pizzas douteuses et de viandelles quasi périmées pour une croûte de pain. C’est du joli!
Et tout ça, alors que cette semaine vous auriez pu apprendre des choses bien plus intéressantes. Par exemple, qu’une guerre totale s’annonce dans le secteur food. Oui, il s’agit bien de votre secteur, un secteur où vous travaillez dur pour vous payer un filet pur pour accompagner vos patates. Ou pour acheter des colis surgelés douteux, certes. Votre secteur n’échappera pas à la disruption. Désespérés, les food retailers tentent de compenser la baisse de leurs marges en pressant leurs fournisseurs comme des citrons, tandis qu’Amazon et Ocado se marrent dans leur coin. Eh oui, vous n’aviez qu’à devenir analyste de données.
Sournoisement déguisé
Parlant d’Ocado : nous avons publié cette semaine un scoop concernant ce supermarché online britannique révolutionnaire. L’e-tailer va faire son entrée en Belgique! Vraiment. La semaine prochaine, pour être précis. Plus particulièrement à Bruxelles, au Palais 7 du Heysel, où aura lieu le RetailDetail Food Congress, événement à ne manquer sous aucun prétexte. « Une entreprise technologique, déguisée en supermarché online« , tel était le titre de notre article. Un sujet qui s’annonce prometteur, non? Dépêchez-vous de réserver vos tickets.
Car ce n’est pas parce que la Belgique a un petit retard en matière d’e-commerce dans le segment food, que les courses en ligne n’ont pas d’avenir chez nous. La croissance de ce marché est exponentielle et les chiffres de nos pays voisins en disent long. Les Hollandais viennent d’ailleurs de dépasser les Britanniques. Chapeau! Grâce à Picnic, sans aucun doute, et grâce à Albert Heijn. L’un d’eux est déjà présent chez nous, tandis que l’autre ne devrait pas tarder à faire son entrée. Prêts à affronter l’ennemi?
Sans payer
D’ailleurs à propos d’Albert Heijn : à deux pas de nos bureaux se situe un point de vente très fréquenté de la chaîne hollandaise, où nous allons de temps en temps, avouons-le, acheter une petite salade pour le lunch. Nous nous y mêlons au public très divers d’étudiants mal lavés, de publicitaires branchés et de riverains hauts en couleur. Tel est notre quartier. Et il arrive parfois que certains sortent sans passer par la caisse. Eh oui.
Mais le retailer va remédier à la situation : d’ici peu ce sera légal. En effet, le principe est simple : en retirant les caisses du magasin, plus moyen de les éviter sans payer. Bien vu, non. C’est pourquoi Appie projette le déploiement d’un concept de magasin totalement dénué de caisses. « Un jalon », affirme le retailer. Eh oui, encore cette assurance typiquement hollandaise. Mais qui sommes-nous pour les contredire? Bref, le concept complètement dépassé d’Amazon Go n’a plus de raison d’être.
Trop, c’est trop
En tout cas ne pas payer, c’est mieux que de payer trop. Pourtant c’est exactement ce que nous faisons, et ce en plus pour notre fierté nationale, la bière. C’est la faute à AB InBev, qui sur son marché domestique pratique des prix plus élevés que dans les pays voisins et qui en plus nous empêche de commander notre bière en France ou aux Pays-Bas. Sympathique! Mais le premier brasseur mondial lui aussi risque de payer cher : l’Europe compte lui infliger une sérieuse amende.
Quant à savoir ce que Coca-Cola a payé pour Tropico, nous ne voulons pas le savoir. Il s’agit, paraît-il, d’une marque de jus de fruits française légendaire, qui fait de la pub avec un perroquet volubile et le slogan ‘Quand c’est trop c’est Tropico’. Nous présumons donc que là aussi ils ont payé trop. Contrairement à Jef Colruyt, qui souhaite poursuivre le rachat d’actions propres, mais uniquement si des occasions se présentent, car certes l’action n’est pas garantie ‘meilleur prix’. Et en plus il lui faut de l’argent à investir dans la digitalisation, les robots et autres. Tout ça pour faire face à l’arrivée de Jumbo? Même pas peur à Hal. Ils devraient pourtant.
L’égoût de l’Europe
Car que lisons-nous dans le magazine Trends? Que Jumbo va tout bonnement conquérir la Belgique et vaincra haut la main, affirme notre Grand Timonier, Jorg Snoeck, dans une interview. La famille Colruyt n’a plus qu’à conclure une alliance avec le péril jaune. Une fusion, et que ça saute. Il n’y est pas allé par quatre chemins, notre expert en retail. En outre, il nous informe que les retailers ne parviendront plus à rattraper leur retard désespérant sur les acteurs technologiques, que 20.000 magasins seront conrtaints de fermer leurs portes et que la Belgique est l’égoût de l’Europe. Ne vous avais-je pas dit qu’une guerre s’annonçait. Croyez-moi, cette semaine notre captain of retail ne s’est pas fait que des amis!
Et pour terminer ceci : « La farine est le lubrifiant idéal. » Nous l’avons lu dans le journal, ce jeudi. Hm, pas vraiment envie d’essayer, me disais-je. Mais en fait, il s’agissait de tout autre chose : une barre aux noix à base farine de criquets, imaginée par un entrepreneur qui après tous les fiascos de ces dernièrs années, n’a toujours pas compris que les consommateurs n’aimaient pas les insectes. La farine de criquets est durable, disait l’article, mais cher : au moins 100 euros pour un kilo. Hm, toujours pas envie d’éssayer, me suis-je dit. Pour ce prix-là je peux m’acheter pas moins de 100 kilos de viande surgelée douteuse. J’y cours! A la semaine prochaine.
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