Le tribunal d’Amsterdam s’est déclaré compétent pour traiter la plainte massive de la VEB contre l’entreprise sud-africaine Steinhoff. La société-mère de la chaîne française d’ameublement Conforama avait été mise en cause en raison d’un scandale comptable.
14 milliard d’euros partis en fumée
La ‘Nederlandse Vereniging van EffectenBezitters’, la VEB, a gagné une bataille importante dans son combat contre l’entreprise sud-africaine Steinhoff. Ce géant de l’aménagement de l’intérieur et ses 12.000 magasins, neuf millions de mètres carrés de surface commerciale et ses 130.000 collaborateurs dans le monde entier, a dû reporter la publication de ses comptes annuels suite à la découverte d’une fraude comptable de grande envergure au mois de décembre. Il règne ainsi la plus grande incertitude quant à la valeur réelle de plus de 8 milliards d’euros d’actifs figurant dans les comptes annuels. Les comptes annuels pour 2016 et 2015 seraient également peu fiables.
Lorsque cette nouvelle a été dévoilée, les actions de l’entreprise cotées à Francfort et Johannesburg se sont effondrées. Plus de 14 milliards d’euros de capitalisation boursière sont partis en fumée. Le PDG Markus Jooste a dû démissionner et Steinhoff a déposé une plainte contre lui pour suspicion de corruption.
Holding et expert-comptable néerlandais
La VEB a saisi un tribunal néerlandais puisque Steinhoff travaille avec une holding fiscale établie aux Pays-Bas et que les comptes annuels ont été contrôlés (et approuvés) par un auditeur de Deloitte Nederland. Au grand mécontentement de Steinhoff qui a tenté de se protéger en opposant une revendication similaire en Allemagne. Mais le juge à Amsterdam a rejeté cet argument : il a jugé qu’il n’était pas encore certain qu’un procès serait intenté en Allemagne ni que les actionnaires néerlandais auraient droit à une procédure judiciaire rapide. Selon la VEB, une décision pourrait déjà être rendue d’ici la fin de l’année prochaine.
Steinhoff se trouve dans de sales draps depuis l’éclatement du scandale comptable. La menace de la faillite a même plané pendant un court moment, mais ce scénario catastrophe a pu être évité temporairement grâce à la vente d’un certain nombre de filiales et grâce à un nouvel accord de trois ans conclu avec les créanciers à la fin du mois d’août. Les régulateurs sud-africains attendent toujours les chiffres révisés de Steinhoff avant d’imposer d’éventuelles sanctions. Selon Steinhoff, l’enquête qui cherche à trouver les problèmes et les coupables sera achevée « presque entièrement » dans le courant de cette année.