Après les magasins uniquement online, ce sont les restaurants virtuels qui font leur apparition. Pas possible d’y manger, bien de commander et de se faire livrer à domicile par des services comme Deliveroo et Takeaway.com. Il s’agit d’acteurs de niche de plus en plus présents au Benelux.
Une poignée de nouveaux restaurants invisibles tous les mois
Ils existent depuis longtemps dans les grandes villes comme Paris et Londres : les ‘restaurants virtuels’ invisibles qui ne cuisinent que pour les services de livraison de repas. Il n’y a pas de salle à manger, pas de porte d’entrée et pas d’endroit où s’asseoir : seulement une cuisine, parfois juste au domicile de quelqu’un. Ils sont généralement hyperspécialisés et recherchent des niches culinaires. Vous y trouverez uniquement d’authentiques raviolis ou rāmen, par exemple, et étonnement très souvent à la demande des livreurs de repas qui utilisent leurs données pour repérer les besoins ou les manques au niveau local, et recherchent ensuite une cuisine susceptible de répondre à ces besoins.
De tels ‘marques virtuelles’ existent également en Belgique, admettent Deliveroo et Uber Eats au journal De Tijd. Aujourd’hui, Deliveroo Belgique « utilise ce genre de service depuis près de six mois » et compte 18 marques virtuelles sur sa plateforme de commande. Chez Uber Eats Belgique, on en compte cinq. Au niveau mondial, la chaîne collabore déjà avec près de 500 restaurants virtuels. En Belgique, Deliveroo souhaite même ajouter 3 à 4 nouvelles marques virtuelles par mois à sa plateforme. Le potentiel est énorme pour le livreur de repas, parce que « au plus il y a de choix, plus les gens commandent et plus ils commandent souvent ».
Le japonais prépare également du poké hawaïen
Ces marques virtuelles peuvent être des activités secondaires ou des spin-offs de restaurants existants. Les plats sont préparés dans la même cuisine, mais sont présentés au consommateur séparément avec leur propre ‘branding’. Cette pratique est encouragée par les services de livraison de repas parce qu’ « il s’agit d’une situation win-win pour les restaurants et les consommateurs », précise Daniel Byrne, porte-parole d’Uber Eats. « Les coûts de démarrage d’une marque virtuelle sont minimes, vous pouvez tester et expérimenter à votre guise. Les restaurants peuvent augmenter leur chiffre d’affaires et travailler plus efficacement avec des coûts marginaux réduits. Et les consommateurs ont nettement plus de choix. »
« Nous pouvons proposer aux restaurants existants qui proposent une cuisine similaire, d’inclure une marque virtuelle. Un restaurant de sushi, par exemple, qui pourrait également préparer des poké-bowls », peut-on entendre chez Deliveroo. Le fait que les consommateurs ne sachent dès lors plus si leur plat typiquement hawaïen a été préparé par un japonais, ne semble pas poser de problème pour les détenteurs de plateforme.
En France, il existe déjà des entrepreneurs en série qui travaillent pour des chaînes de restaurants virtuels. La startup Taster lance des marques virtuelles et cela lui rapporte beaucoup d’argent. L’entreprise choisit des emplacements stratégiques dans les grandes villes, y installe une cuisine avec des chefs cuisiniers et le tour est joué.