Le ‘Retail Apocalypse’ continue de faire rage : parmi les grandes faillites du premier semestre de 2018, la majeure partie concerne le retail, qui est le secteur le plus lourdement touché dans le monde.
Pour 62 milliards d’euros de chiffre d’affaires de faillites
Selon une étude de l’assureur-crédit Euler Hermes, durant le premier semestre de cette année 169 grandes entreprises (avec un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros) ont déposé le bilan, soit trois faillites de plus que l’année auparavant, mais leurs chiffres d’affaires cumulés est 24% plus élevé qu’il y un an : 62,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires au total ont ainsi sombré.
A noter que le secteur de la distribution est le plus touché : le retail est le triste vainqueur au classement, tant en nombre de faillites qu’en chiffre d’affaires cumulé. Parmi toutes les grandes faillites, 28 concernaient le retail. Les secteurs de la construction (24) et de l’agroalimentaire (18) complètent le top 3. Le retail est également en tête en termes de chiffre d’affaires moyen par faillite (805 millions d’euros), ce qui s’explique en partie par le fait que le secteur a connu le plus grand nombre de faillites à plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires.
Pas d’amélioration en vue pour 2019
L’Europe et les Etats-Unis ont été particulièrement affectés. Aux USA le ‘Retail Apocalypse’ se poursuit, indique Euler Hermes. Depuis 2015 le nombre de faillites de grands retailers ne cesse d’augmenter : entre 2015 et 2017 34 dossiers ont été recensés, entraînant la fermeture de pas moins de 8.000 points de vente rien qu’en 2017. « Nous nous attendons à ce que cette tendance se poursuive en 2018 et 2019. Au Royaume-Uni s’y ajoute la détérioration continue de la confiance du consommateur depuis le Brexit », explique l’assureur-crédit dans le journal L’Echo. Dans le retail la disruption digitale est la première cause de la vague de faillites.
Bernd Lehmann, CEO de Euler Hermes pour la Belgique et le Luxembourg craint un effet domino : « Ces chiffres concernant les grandes faillites prouvent que ‘too big to fail’ est un mythe. Ces grandes entreprises sont souvent d’importants acteurs au sein d’une chaîne d’approvisionnement et leurs faillites peuvent avoir de graves conséquences sur la trésorerie de leurs clients. »