Le dirigeant de JD.com, Richard Liu, souhaite concurrencer Amazon et Alibaba sur le marché européen. Le retailer a construit un centre logistique en France, l’Italie est sur la liste et il sera opérationnel en Allemagne avant la fin de l’année.
Partenariats
En début d’année, JD.com avait déjà annoncé vouloir se lancer en Europe, mais les plans semblaient plutôt vagues à l’époque. Aujourd’hui, le PDG Liu est en pleine phase de conquête : « Je ne vais plus uniquement faire le commerce de produits d’Allemagne vers la Chine. Je veux également vendre des produits en Europe », précise-t-il lors d’un entretien avec le Handelsblatt. Il ne mise pas uniquement sur des produits chinois, mais également sur des produits locaux.
« C’est juste une question de détails », ajoute-t-il. Le retailer ouvrira son propre bureau en Allemagne encore cette année, d’autres pays suivront plus tard. En plus d’un propre hub logistique en France, le retailer va conclure des partenariats avec des acteurs comme DHL et UPS. Liu fait également remarquer qu’au niveau logistique, il bénéficie d’une longueur d’avance sur ses concurrents occidentaux, et ce grâce au focus sur l’intelligence artificielle.
Écosystèmes
Le véritable lancement en Europe est donc un fait. C’est une bonne chose pour l’Europe et pour le consommateur, souligne le dirigeant. « Un seul acteur dominant est synonyme de danger », dit-il en faisant référence à Amazon. « Plus il y a de concurrence, plus c’est bénéfique pour les consommateurs et les producteurs. » Il n’exclut pas non plus d’éventuelles reprises à l’avenir.
Des analystes constatent que cela fait augmenter la pression sur les retailers européens. Des initiatives venant d’acteurs tels que JD.com et Alibaba représentent un défi majeur pour Otto et Zalando, notamment. Selon une étude du consultant en gestion Oliver Wyman, les deux pourraient atteindre un chiffre d’affaires d’environ 550 milliards d’euros d’ici 2025 – soit davantage que les dix principaux retailers allemands réunis. Leur recette du succès réside dans le fait qu’ils créent de véritables écosystèmes : JD.com travaille avec WeChat Pay de Tencent, Alibaba relie sa plateforme d’achat Tmall à son service de paiement Alipay. De plus en plus de chaînes occidentales acceptent déjà Alipay pour servir les touristes chinois.