Les pailles, les bâtonnets ouatés ou encore les tiges de ballon en plastique seront parmi les premières victimes de la guerre menée par la Commission européenne contre le plastique à usage unique. Les plus grands pollueurs seront interdits.
Responsabilité élargie des producteurs
La Commission européenne a présenté un projet visant à diminuer les émissions de CO² de 3,4 millions de tonnes d’ici 2030. L’un des fers de lance de ce plan est le bannissement du plastique à usage unique, qui représente 80% des déchets marins.
Le plan prévoit l’interdiction d’articles de consommation courante en plastique, comme les couverts et assiettes jetables, les pailles, ainsi que les bâtonnets ouatés et les tiges de ballon. Ceux-ci devront être remplacés par des alternatives en matériaux durables, comme le bambou ou le bois.
En outre la Commission européenne veut élargir la responsabilité des producteurs, qui devront participer à des campagnes de sensibilisation et prendre en charge une partie des frais de gestion des déchets. Ils seront obligés de récupérer et traiter les déchets.
Collecte de bouteilles en plastique
Les différents États membres sont appelés à collecter 90% des bouteilles en plastique. Un système de consignes sur les bouteilles en plastique pourrait être mis en place. Les retailers, les chaînes fast-food et les producteurs devront veiller à utiliser moins de gobelets et d’emballages alimentaires en plastique.
L’Europe imposera un nouvel étiquetage pour informer le consommateur sur le mode d’élimination des emballages après usage, sur la quantité de plastique contenue dans le produit et sur l’impact écologique du produit. Toutes ces mesures doivent contribuer à faire évoluer l’Europe vers une économie circulaire, au niveau du plastique dans un premier temps.
« Pas seulement la responsabilité des retailers »
La fédération européenne des commerçants EuroCommerce se dit prête à soutenir la proposition de la Commission européenne. Le secteur de la distribution s’est déjà fixé pour objectif de réduire la quantité de ses déchets de 80% et est un précurseur en matière de diminution de déchets d’emballage, précise la fédération.
EuroCommerce ajoute toutefois que dans la pratique les retailers fournissent déjà de gros efforts dans ce domaine : « La responsabilité élargie des producteurs ne peut signifier que les supermarchés deviennent des points de collecte de déchets. Nous pouvons agir comme catalyseur pour que nos millions de clients adoptent un comportement durable, mais d’autres acteurs, y compris de nombreuses industries et le gouvernement, doivent également mettre la main à la pâte », souligne le directeur général Christian Verschueren.
Les retailers forment le chaînon intermédiaire entre les producteurs et les consommateurs, mais la collecte, le recyclage et le nettoyage des déchets ne peut être leur responsabilité à eux seuls. C’est pourquoi la fédération s’interroge sur certaines mesures : « Nous devons bien réfléchir aux questions concernant la responsabilité élargie des producteurs, l’hygiène, la sécurité et le confort. »