La vente de produits fairtrade dans notre pays continue de grimper, en particulier dans le rayon chocolat. Tant mieux, car le secteur se trouve devant de grands défis. « Le chocolat ne disparaîtra pas, mais le prix du cacao doit augmenter. »
Croissance dans toutes les catégories
L’an dernier le volume de produits certifiés fairtrade a augmenté de 10% par rapport à 2016, affirme Fairtrade Belgium. L’organisation parle d’une croissance dans quasi toutes les catégories de produits et d’une pénétration du marché bien plus élevée : alors qu’il y a dix ans seuls 24% des ménages belges achetaient des produits fairtrade, aujourd’hui ils sont 69%. Au sein de l’assortiment, le café, les bananes et les produits à base de cacao (notamment le chocolat) restent en tête.
Une enquête sur la réputation et la crédibilité du label Fairtrade auprès de la population belge révèle que près de trois quarts des répondants connaissent le logo noir-bleu-vert et que 93% considèrent le label comme fiable. 70% des personnes interrogées souhaiteraient une plus grande disponibilité de produits fairtrade : un message clair à l’égard de l’industrie et des supermarchés. La principale raison qui incite les consommateurs à opter pour des produits fairtrade est le fait de pouvoir contribuer à un meilleur avenir pour les paysans et leurs familles. Un sujet brûlant, surtout dans le secteur du cacao.
Pauvreté extrême
Ces quatre dernières années les ventes mondiales de cacao via le commerce équitable ont augmenté de 27% en moyenne. En 2016 le volume de cacao acheté a atteint 136.000 tonnes : un record. En Belgique le volume de cacao équitable a augmenté de pas moins de 45%. Grâce au succès d’acteurs historiques comme Belvas, grâce à l’introduction de la marque très populaire Tony’s Chocolonely sur le marché belge et grâce aux engagements renforcés des retailers, cette évolution positive s’est accélérée. Ainsi Carrefour utilise du cacao fairtrade pour ses pâtisseries et Lidl pour toute sa gamme ‘Fin Carré’.
Pourtant le chocolat à base de cacao fairtrade représente une part de marché d’à peine 1% en Belgique. Si le commerce équitable veut réellement changer la vie des producteurs de cacao, il faut passer à la vitesse supérieure, estime Fairtrade Belgium. En 2017 le prix du cacao est descendu à un niveau historiquement bas. La situation est particulièrement urgente en Côte d’Ivoire et au Ghana : ces deux pays réunis produisent près de 70% du cacao. Les producteurs vivent dans une pauvreté extrême, ce qui entraîne de mauvaises conditions de travail, le travail des enfants, la déforestation et bien d’autres problèmes. « Afin de leur garantir des revenus viables, nous devons oser mettre le sujet du prix sur table et nous déplorons que cela soit un tabou pour bon nombre d’acteurs du secteur », conclut Fairtrade Belgium.