Le SP.A soumet une résolution au parlement pour l’obtention de prix plus justes pour les produits vendus en supermarché. Le Boerenbond se réjouit d’ores et déjà du fait que le débat sur les prix minimums et les promotions ait ‘enfin’ lieu.
Au minimum le coût de revient
La différence entre le prix des produits que nous payons à la caisse et le coût réel est souvent trop élevée, estime Annick Lambrecht, parlementaire SP.A. La résolution déposée par le SP.A vise à mettre un terme à cette situation en imposant des prix minimums que les supermarchés doivent payer aux agriculteurs. La proposition serait la suivante : prendre le coût de revient par produit – l’investissement fait par l’agriculteur pour rendre son produit prêt à la vente – comme étant la norme pour établir un prix minimum obligatoire.
Lambrecht estime également que les ristournes excessives doivent être encadrées, une opinion partagée par le porte-parole du Boerenbond, Luc Vanoirbeek : « Les supermarchés vendent parfois des produits agricoles à bas prix pour attirer les clients. Cela témoigne de peu de respect pour le travail acharné qu’exige la production ce type de produits. »
« Davantage de soutien, moins de scandales »
Récemment, la France a également intensifié sa lutte contre la guerre des prix entre supermarchés : outre l’interdiction de vendre des aliments à un prix inférieur au prix d’achat, une règle a été mise œuvre obligeant les supermarchés à vendre les produits à 110% de leur coût de revient. Nous n’en sommes pas encore au même stade en Belgique où seule l’interdiction de « vendre à perte » est en vigueur actuellement.
Pour le Boerenbond, cette interdiction va suffisamment loin pour l’instant, même s’il doit surveiller son application de près et protéger de façon appropriée l’agriculteur contre une « guerre des prix sans fin », estime M. Vanoirbeek. Ce n’est pas un hasard si le SP.A soumet une résolution aujourd’hui, en plein milieu d’une série de scandales dans le secteur de la viande qui portent atteinte à l’image de la branche agricole. « Aujourd’hui, nous courons toujours derrière les faits lorsque des scandales alimentaires éclatent. » estime Lambrecht qui croit fermement qu’offrir un meilleur soutien aux propres agriculteurs est un outil permettant d’étouffer dans l’œuf la fraude et les pratiques douteuses.