La Commission de concertation de la Ville de Bruxelles a rendu un avis positif pour la demande de certificat d’urbanisme de Neo, le grand projet de réaménagement du plateau de Heysel, qui comprend également un méga centre commercial.
‘Mall of Europe’ de 70.000 m²
Docks Bruxsel, Uplace et Neo : trois gigantesques complexes commerciaux dans la région bruxelloise. Le premier est déjà en place (a été vendu récemment), mais la réalisation du deuxième est plus que douteuse, après le ‘niet’ du Conseil d’Etat. Toutefois le projet n’a pas encore été abandonné.
Le troisième projet – qui comprend un méga shopping center de 70.000 m², ainsi que des bureaux, des logements, une maison de repos, des crèches, des établissements horeca, des parcs d’attraction intérieurs et extérieurs et un cinéma – est, lui aussi, très controversé. Plus de 200 réclamations ont été déposées contre l’octroi d’un certificat d’urbanisme.
Mais Bruxelles ne baisse pas les bras. Cette semaine la Commission de concertation a rendu un avis positif pour la demande de certificat d’urbanisme de Neo. Des fonctionnaires de différentes administrations de la Région bruxelloise siègent dans cette commission. « Juge et partie », déplore l’Unizo. « Il ne fallait donc pas s’attendre à un avis indépendant de leur part »
« Conditions risibles »
L’Unizo a pu consulter l’avis et estime qu’il est d’une « légèreté insupportable » et rempli de « conditions risibles ». Afin de solutionner le problème de mobilité il faudra par exemple davantage d’emplacements de stationnement pour vélos, or en même temps la commission plaide pour l’aménagement d’une nouvelle route partant de l’A12 et traversant le parc d’Osseghem. « Ceci prouve noir sur blanc que ce centre commercial vise avant tout une accessibilité optimale en voiture », souligne le directeur de l’Unizo Danny Van Assche. « Pourtant la politique bruxelloise avait plutôt rejeté l’idée de cette route. »
L’union des entrepreneurs indépendants craint une congestion du trafic si le projet Neo devait voir le jour. « Ce ‘Mall of Europe’ est imposé aux Bruxellois et aux Flamands, sans qu’aucun politicien ne puisse, ou ne veuille, en démontrer la plus-value. Ce projet est ignoré par tout le monde, parce qu’il est indéfendable », conclut Danny Van Assche.
La semaine dernière encore la ministre flamande de l’environnement Joke Schauvliege a laissé entendre qu’elle gardait la porte entrouverte pour un conflit d’intérêt flamand contre le complexe Neo. A présent la balle est dans le camp du gouvernement bruxellois, qui doit donner son feu vert ou non au certificat d’urbanisme. Affaire à suivre