Après trois mois de négociations et des décennies d’insatisfaction chez les petits agriculteurs, un accord a finalement été trouvé à propos d’une liste d’exigences de qualité auxquelles le camembert devra dorénavant répondre.
AOP Camembert
En France, cela fait plus de 20 ans qu’on discute pour savoir quel fromage peut être étiqueté comme étant du camembert. Il ne s’agit en principe que de fromages à base de lait non pasteurisé provenant d’un certain type de vaches normandes : c’est ainsi que les petits agriculteurs fabriquent le fromage et pour lequel ils ont obtenu le label ‘AOP Camembert’.
Les grands producteurs ont vite découvert un moyen détourné pour indiquer en masse ‘Camembert fabriqué en Normandie’ sur leurs emballages, même si les vaches normandes étaient à peine impliquées dans le processus de fabrication. Les clients ne percevaient pas de différences et les petits paysans se sont vite sentis oppressés. La plainte des producteurs de fromages n’a pas non plus apporté de l’eau au moulin. C’est pour cette raison que l’association française de consommateurs ‘Fromages de Terroir’ a décidé l’année dernière de s’adresser directement au gouvernement, ce qui a mené à une concertation officielle entre les différents partis. Cette concertation a permis d’aboutir à un accord, peut-on lire dans De Standaard.
« Le pire des scénarios »
30% du lait utilisé par les grandes entreprises devra dorénavant provenir de vaches normandes et les producteurs artisanaux se sont mis d’accord sur le fait que le camembert pasteurisé pouvait également porter le label AOP.
Malgré cet accord, l’association ‘Fromages de Terroir’ n’est absolument pas satisfaite. « Il s’agit du pire scénario possible », a réagi l’organisation des consommateurs. « Bientôt, neuf des dix camemberts AOP seront des produits pasteurisés et industriels. En d’autres termes : un fromage produit à la chaîne de qualité médiocre. »