Colruyt Group investit massivement dans l’énergie verte et le développement durable depuis de longues années et est donc un pionnier en Belgique. Dans une interview, le dirigeant Jef Colruyt se demande pourquoi d’autres ne suivent pas.
« L’économie et l’écologie vont de pair »
C’est par hasard en réduisant l’utilisation des lampes tl dans ses magasins que Colruyt s’est orienté vers l’énergie verte dans les années 1960. A l’époque, les raisons étaient purement économiques, mais plus tard, le retailer s’est rendu compte que la réduction de la consommation d’énergie avait également d’autres avantages. « L’économie et l’écologie vont parfaitement de pair », affirme Jef Colruyt au journal De Tijd.
Ces dernières années, de plus en plus d’investissements ont été faits dans l’énergie verte, notamment dans des éoliennes et des panneaux solaires en gestion propre et dans l’utilisation d’hydrogène. Chez Colruyt, quarante personnes travaillent à temps plein sur les dossiers énergétiques.
Colruyt a déjà investi des centaines de millions de dollars dans les énergies vertes. Parkwind, le parc éolien de Colruyt, est orienté vers l’énergie éolienne offshore. « Nous avons investi de plus en plus d’argent au fur et à mesure que l’équipe s’est renforcée en interne et que le savoir-faire s’est développé. Nous faisons beaucoup de recherches et développements nous-mêmes, des projets d’une valeur de plus d’un demi-million d’euros. Nous avons par exemple démarré un projet de camion électrique qui nous a déjà coûté beaucoup d’argent. Un petit million, et le camion ne roule toujours pas. »
Disparition du CO2 d’ici une génération
Il est important de noter que ces investissements s’accompagnent invariablement d’une valeur économique. « Vous pouvez essayer de réaliser des rêves technologiques tant que vous voulez, si économiquement ils ne sont pas faisables, nous ne les démarrons pas. Nous voulons obtenir un certain rendement sur nos investissements durables. Et nous y parvenons, même si c’est parfois très serré et que nous devons poursuivre le combat. », précise Colruyt.
Si cela dépendait de Jef Colruyt, l’approvisionnement énergétique de la Belgique serait bientôt totalement dépourvu de CO2. « C’est un problème que nous pouvons résoudre en une seule génération. Avec de l’énergie éolienne, solaire et une partie de centrale biomasse. Il est évident que nous avons besoin de gaz naturel durant la période de transition parce que l’énergie verte ne peut pas tout absorber immédiatement. »
Dans ce cas hypothétique, toutes les entreprises devraient coopérer et c’est là que le bât blesse, selon Colruyt. « De plus en plus de familles d’entreprises veulent investir dans l’énergie verte. Il n’y a aucun problème en termes de disponibilité des capitaux. Tout est une question de persévérance. » Selon Colruyt, il existe bel et bien une ‘coalition of the willing’, avec de grands noms comme Ikea, Amazon et Google, mais de nombreuses entreprises sont encore très à la traîne en ce qui concerne l’énergie verte.