La météo belge joue les trouble-fête
Les pommes de terre ont souffert d’un mauvais printemps et de la période de sécheresse en été, avec pour conséquence logique une hausse des prix pouvant atteindre 40%, estime Luc Busschaert , expert agricole.
« D’autre part les légumes d’automne ont subi un mauvais été. Ainsi les poireaux coûteront le double du prix par rapport à l’année dernière. D’autres cultures, comme les choux de Bruxelles et autres choux, augmenteront de 8% à 12% en moyenne. »
Busschaert s’attend également à une hausse des prix des produits laitiers et de la viande de bœuf : « Pour les produits laitiers vous payerez de 2% à 4% en plus et la viande de bœuf augmentera de 2% à 5%, suite à la hausse des prix du fourrage concentré et la diminution du cheptel. »
« Météo extrême, prix extrêmes » d’ici 2030
Cet été l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) annonçait déjà une forte hausse des prix alimentaires. Au mois de juillet les prix ont grimpé de pas moins de 10%, une hausse « historique », selon la FAO. En cause : la sécheresse extrême aux Etats-Unis.
La FAO craignait que la situation ne continue à se dégrader au mois d’août, mais les prix se sont stabilisés, « certes à un haut niveau ». Toutefois il n’y pas pour l’instant pas encore de « preuve de crise alimentaire », comme le concluait l’organisation de Nations unies début septembre.
Au même moment environ l’ONG Oxfam dévoilait un rapport intitulé « Extreme Weather, Extreme Price » (rédigé par l’Institute of Development Studies), soulignant que l’impact du changement climatique sur les prix alimentaires est sous-estimé . L’étude prévient que des conditions météorologiques extrêmes pourraient bien entraîner une flambée des prix alimentaires à l’échelle mondiale à l’avenir.
Le rapport esquisse un scénario peu optimiste pour 2030 : en cas de nouvelle sécheresse en Amérique le prix du maïs pourrait augmenter de 140% et il s’agit là d’une estimation prudente, selon les auteurs de l’étude. Une sécheresse généralisée en Inde ou des inondations dans l’Asie du Sud-Est pourrait faire grimper le prix international du riz de 22%. Localement ce pourcentage pourrait atteindre 43%. Des sécheresses et inondations en Afrique australe pourraient doubler le prix des cultures, comme le maïs et le sorgho.
Traduction : Marie-Noëlle Masure