La fédération du commerce Comeos estime que la réforme proposée par le gouvernement en vue de faciliter le travail de nuit dans le secteur du e-commerce est « une mesure symbolique qui n’aura aucun impact ».
« Ces mesures ne changeront rien »
Le nouvel accord du gouvernement fédéral stipule qu’à partir du 1er janvier 2018 le travail de nuit dans le secteur du e-commerce sera autorisé entre minuit et 5h du matin via une CCT avec un seul syndicat. Selon Comeos, cette mesure ne répond pas à la demande des entreprises qui souhaitent dans un premier temps pouvoir travailler entre 20h et minuit.
« Cette mesure ne change rien », déplore Dominique Michel, CEO de Comeos. « Aucune entreprise ne commencera à travailler à partir de minuit si rien ne peut être fait entre 20h et 23h59. » Pour combler ces heures l’accord de tous les syndicats est donc toujours requis, comme c’est le cas également pour le travail dominical.
Bon nombre de webshops veulent donner la possibilité à leurs clients de commander jusqu’à 23 h ou minuit pour une livraison à domicile le lendemain. Pour ce faire les colis doivent parvenir aux entreprises de coursier peu après minuit, ce qui est donc impossible si le travail de nuit n’est autorisé qu’à partir de minuit.
Par contre les webshops étrangers sont nombreux à proposer ce service et s’accaparent donc une partie de la clientèle belge. Selon Comeos, la Belgique perdrait 15.000 emplois suite à cette situation.
Charges salariales élevées
D’autre part aucune mesure n’a été prise pour diminuer les charges salariales dans le secteur. Le handicap salarial de la Belgique par rapport à d’autres pays persiste donc. « Aujourd’hui une commande en ligne sur deux est préparée à l’étranger. Les mesures symboliques du gouvernement n’y changeront rien », conclut Michel.