Pourtant le défi à relever n’est pas des moindres pour le géant français de la distribution. Carrefour perd des parts de marché sur son marché intérieur français, qui représente 43% de son chiffre d’affaires. En Espagne et en Italie, deux pays en plein crise, où le distributeur réalise 20% de ses ventes, les résultats sont décevants. De plus le groupe doit faire face à une lourde dette de 9,6 milliards d’euros.
Pas de mesures spectaculaires
Plassat estime qu’il faudra trois ans pour remettre Carrefour sur les rails. Il n’a pourtant pas encore annoncé des mesures spectaculaires. Toutefois il a confirmé la suppression de 500 à 600 emplois sur les 7.500 dans les sièges centraux en France, mais sur base de départs volontaires.
Par ailleurs, après l’échec de la tentative de vente en 2010, les deux points de vente à Singapour fermeront leurs portes d’ici la fin de cette année.
Carrefour fait également le point sur la situation des marchés, tels que la Pologne, la Turquie et l’Indonésie. « Les chaînes locales y sont mieux implantées que nous », explique le PDG. Les gains obtenus par la cession de ces marchés pourraient être réinvestis sur le marché intérieur ou être utilisés pour réduire l’endettement. « Nous devons générer du cash flow, contrôler les coûts et réduire notre dette », souligne-t-il. Récemment Carrefour s’était déjà retiré de la Grèce.
‘Deal’ avec les fournisseurs
Plassat divulgue également quelques directives commerciales. Vu la crise économique, l’enseigne promet des « prix bas tous les jours », avec néanmoins des périodes de promotions, mais « moins nombreuses et plus ciblées ». Pour ce faire, le directeur propose un ‘deal’ à ses fournisseurs : ils auront droit à davantage de place dans les rayons, à condition qu’ils se montrent compétitifs.
D’autre part les managers de magasins bénéficieront d’une plus grande autonomie. Ainsi la publicité se focalisera sur les accents locaux, ainsi que sur le canal online. Les fournisseurs locaux eux aussi auront davantage de possibilités.
‘Planet’ disparaît
Plassat n’entend pas toucher aux hypermarchés déficitaires très controversés. Selon lui la raison d’être de Carrefour est de proposer aux clients une formule ‘tout en un’ dans des hypermarchés, situés principalement en dehors de la ville. Par contre il veut se défaire du concept ‘Planet’, estimant « qu’il faut en finir avec la confusion des différents formats et que le nom Carrefour se suffit à lui-même ». Selon lui il faut redonner à chaque format sa propre identité. A ce titre il cite les concepts Market, City et Montagne.
Carrefour annonçait hier des résultats dépassant les attentes pour le premier semestre 2012. La bourse a réagi de manière positive à cette annonce : le titre Carrefour a grimpé de 6,7% à 16,81 euros à la clôture.
Traduction : Marie-Noëlle Masure