Le distributeur de presse Ubiway a lancé un site internet pour aider les magasins de journaux à survivre. En 5 ans de temps, leur nombre a chuté de 3.200 à 2.400 : grand temps pour une opération de grande envergure ‘Sauvez le magasin de journaux’.
Trois sources de revenus sont sous pression
Chaque semaine, trois magasins de journaux ferment leurs portes en Belgique. Les points sensibles sont suffisamment connus : les sources de revenus classiques – la vente de journaux et de magazines, de produits de tabac et de produits de loterie – rapportent toujours moins. Se rajoute encore la concurrence des supermarchés. L’organisation des entrepreneurs Unizo avait déjà chiffré la rentabilité moyenne d’un magasin de journaux : elle dépasse à peine 1 pour cent, et ce avant imposition.
Pour (aider à) faire renverser la vapeur, le distributeur de presse Ubiway – une filiale de bpost depuis l’année dernière – a lancé DeKrantenwinkel.be. « L’objectif est d’aider les exploitants de magasins de journaux, notamment en leur proposant une formation en magasin », précise le dirigeant d’Ubiway, Nicolas Meire, dont les parents ont d’ailleurs exploité un magasin de journaux.
Ils reçoivent également des informations leur permettant de trouver des activités supplémentaires aux produits classiques, comme se lancer dans une point de distribution pour petits colis (Ubiway exploite également le réseau Kariboo) ou même se transformer en mini-magasin de quartier (certainement dans des villages qui ne comptent plus de boulanger, de boucher ou de marchand de fruits et légumes). En même temps, le site internet souhaite à nouveau booster l’intérêt dans ces magasins de journaux. Le site propose un marché en ligne qui reprend les magasins en quête d’un repreneur.
Un large soutien
L’initiative n’a pas uniquement reçu l’appui de l’organisation des entrepreneurs Unizo et des associations professionnelles des magasins de journaux, également des éditeurs de journaux et de magazines ainsi que de la Loterie Nationale. Une belle prestation puisque ces différents partis n’ont pas cessé de se quereller ces dernières années.
Durant des années, Unizo a mené un combat juridique à l’encontre du distributeur AMP (une des filiales d’Ubiway) pour cause d’exploitation abusive d’une position dominante. Les associations professionnelles des magasins de journaux étaient furieux contre la Loterie Nationale parce qu’elle avait diminué les revenus de la vente des produits de loterie. Les éditeurs étaient mal perçus puisqu’ils mettent toujours davantage l’accent sur le recrutement d’abonnés, ce qui a contribué à faire baisser les ventes au numéro.