Le souci d’une alimentation saine ne cesse de croître, constatent les jeunes entrepreneurs Quentin Labrique et Julien de Brouwer (tous deux ex-Decathlon), qui le 5 mai ont ouvert The Barn, un supermarché bio sur la Place Saint-Pierre à Etterbeek.
Un circuit court avec des agriculteurs locaux et des coopératives
Dès la première semaine The Barn a dépassé toutes les attentes : « Ce fut une réelle explosion », se félicite le co-fondateur De Brouwer. Durant le weekend d’ouverture le marché bio a accueilli 500 à 600 personnes par jour. Etant donné que les petits agriculteurs locaux avec lesquels The Barn collabore ne peuvent suivre la demande à eux seuls, le duo travaille également avec différentes coopératives qui regroupent des agriculteurs et opèrent en tant que grossistes. Ainsi The Barn dispose aujourd’hui d’une douzaine de fournisseurs et propose 400 références.
Le côté restreint de l’assortiment est voulu : le modèle de The Barn s’appuie sur le volume et la rotation, de façon à pouvoir réduire les prix (et les marges), explique De Brouwer. « Nous opérons en largeur, mais pas en profondeur. Nous avons sélectionné nos produits avec soin. Par produit nous proposons une seule sorte, ce qui permet d’éviter que le client soit submergé par un choix trop large. Chez nous, contrairement à d’autres magasins bios, le focus se situe réellement sur le frais. Grâce à une rotation élevée, nous pouvons garantir une fraîcheur absolue. »
Frais et non emballé en vrac
Le supermarché bio de 500 m² met l’accent sur le frais et le non emballé en vrac, avec les fruits et légumes exposés dans des cageots en bois et un large assortiment de noix, de fruits secs, de céréales et de pâtes. Tout y est aussi local que possible et certifié bio, même si à terme les initiateurs souhaitent également donner une chance à des paysans locaux sans certificat, mais qui répondent à leur cahier des charges.
« La certification est coûteuse, mais dans un premier temps elle est nécessaire pour être crédible et gagner la confiance. Une fois que le client nous fera réellement confiance et constatera que nous sommes vraiment sérieux, nous aimerions éventuellement acheter nos propres terrains et les faire cultiver pour nous », explique Labrique. Le fait d’écourter le circuit profite tant aux producteurs qu’aux consommateurs, estiment-ils.
Surtout les jeunes ménages
Le sérieux et l’engagement des deux entrepreneurs ne font pas de doute : « Nous voulons aider l’agriculture belge et stimuler la production durable : l’agriculture bio garantit que le sol ne sera pas pollué ou endommagé », souligne Labrique, qui lui-même s’est converti au bio depuis plusieurs années. La clientèle se compose essentiellement de jeunes ménages, qui ont opté pour une consommation responsable. Bien qu’actuellement le bio ne représente que 4% du marché alimentaire en Belgique, ce pourcentage augmente fortement : « A Bruxelles la vente de produits bios progresse de 50% chaque année. Le bio suscite donc très clairement l’intérêt du consommateur », estime De Brouwer.
A l’avenir The Barn envisage également d’organiser des workshops et des projets éducatifs et prévoit même un espace de restauration. Le choix du lieu, Etterbeek, est crucial vu son public très varié, souligne le tandem,: « Ici vous avez des gens avec de hauts revenus, des expatriés qui travaillent pour l’UE et un groupe de consommateurs particulièrement multiculturels. »