L’année dernière, Carrefour a inauguré une quatrième formule de magasins. En termes de format et d’assortiment, Easy se situe entre Market et Express. Werner Verhoeven a eu l’honneur d’ouvrir le magasin pilote à Battel (près de Malines).
Format intermédiaire
Après ses études, Werner a passé cinq ans chez Carrefour Hypermarchés. Il avait déjà travaillé dans des stations-service, mais c’est lorsqu’il a repris un GB Contact avec sa femme en 2010 que son expérience dans le retail a véritablement démarré. « Nous l’avons immédiatement transformé en Carrefour Market, deux mois après l’ouverture le 1er avril 2010. »
Avec ses 793 m² – Werner est du genre précis – le Market était un peu trop petit pour suivre correctement le dépliant. « Il y avait toujours trop de références à suivre et je devais constamment signaler à Carrefour que de grandes quantités de produits frais finissaient à la poubelle. Cela a peut-être fait réfléchir Carrefour et cela a en tout cas fait de nous un excellent candidat pour un projet pilote. »
C’est à nouveau un 1er avril, en 2016 cette fois, qu’a démarré la phase de test au magasin Easy Carrefour de Battel. « Nous sommes un authentique magasin de quartier. Il y a aussi un Carrefour à Malines, mais le nôtre se trouve dans le hameau de Battel, qui forme un peu une entité à part entière. Cette situation, combinée à la surface de vente, fait de nous un magasin Easy type. » Curieux d’en savoir plus, nous sommes partis avec lui à la découverte de son magasin.
Fruits et légumes
« À condition d’avoir suffisamment de passage, il est tout à fait possible d’opérer sous la bannière Market sur une surface d’environ 800 m² », précise Werner. « Mais vu notre situation locale dans un quartier résidentiel, nous nous rapprochons davantage du format de proximité Express. Suivre toutes les références est tout simplement impossible. La formule Express est quant à elle mieux adaptée aux villes ou aux implantations à proximité d’entreprises, sans parking et avec un assortiment de snacks, de sandwichs et de boissons destinés à une consommation ‘on the go’. »
Un magasin Easy met également l’accent sur la rapidité, mais aussi et surtout sur le frais. « Plus encore qu’un Market, nous sommes un véritable spécialiste du frais », affirme Werner avec conviction. « Le rayon fruits et légumes est la locomotive de notre magasin. Quelqu’un se rend aux criées pour moi et me signale les opportunités par lesquelles nous pouvons nous différencier. Je veille aussi à une rotation rapide en fonction des saisons, de sorte que le client trouve toujours quelque chose de nouveau chez nous. »
Werner veut être parmi les premiers à proposer les asperges, fraises ou choux-fleurs belges. « Alors que la centrale de Carrefour vendait des tomates marocaines et espagnoles, nous avons proposé des tomates belges tout l’hiver. Elles coûtent un peu plus cher, mais les clients apprécient ce service et en profitent allègrement. La centrale de Carrefour ne peut pas se permettre d’acheter de petits lots à la criée. Par contre, je peux les vendre vite et à bon prix. »
Rayonnages hauts ou bas ?
En plus des produits frais, un magasin Easy comme celui-ci propose apparemment un assortiment assez large. « C’est un atout que je tenais absolument à préserver », explique Werner. « Nous sommes aussi ouverts le dimanche et, ce jour-là, nous sommes vraiment bien plus qu’un magasin de proximité. J’avais peur de perdre une grande part de nos shoppers fidèles en restreignant trop l’assortiment d’alimentation sèche. Nous flirtons avec les limites du concept Easy, mais Carrefour a bien voulu nous suivre. »
Normalement, dans un point de vente Easy, les produits d’alimentation sèche sont présentés sur des meubles bas afin de ne pas entraver la visibilité à l’intérieur du magasin. Werner a toutefois insisté pour pouvoir conserver ses rayonnages hauts. « Je ne voulais pas devoir supprimer un trop grand nombre de références. » N’aurait-il quand même pas dû rester fidèle au concept en optant pour des meubles bas ? « Je n’ai aucun regret. Il est toujours possible de rectifier le tir, mais des remodelings constants ne sont pas une bonne idée. »
La principale différence par rapport à son époque chez Market réside sans doute dans le temps dont le gérant dispose pour s’occuper de son magasin. « Je réalise de beaux chiffres en frais, ce qui n’était auparavant pas possible car je devais consacrer beaucoup plus d’énergie à l’administration, au suivi des promotions, aux commandes, à la planification… Maintenant que ces obligations ont pratiquement disparu, je peux davantage me concentrer sur mon rayon fruits et légumes. »
Ancrage local
Les produits locaux sont aujourd’hui l’un des fers de lance de Carrefour, et Werner prend aussi cette question très au sérieux. « En tant qu’indépendant, vous êtes libre de vos choix et de vos priorités », indique-t-il. « Nous vendons du café de la région, des jus de fruits, des fruits et légumes et, bien évidemment, de la bière Carolus ! Un producteur de pralines viendra prochainement nous présenter son produit en vue de le faire référencer chez nous. Je suis ouvert à ce genre de propositions. »
L’approche locale plaît beaucoup aux consommateurs. « Je suis attentif à ce qui se passe autour du magasin : la vie associative locale, le Chiro, le comité des parents de l’école que fréquente mon fils… C’est déjà en soi une bonne publicité, mais un étalage de fruits et légumes belges – agrémenté d’un drapeau tricolore – renforce encore le pouvoir d’attraction. »
Priorité aux produits frais et aux prix bas
Comme son nom l’indique, Easy propose essentiellement des produits frais que le consommateur peut venir acheter au magasin de manière simple et rapide au quotidien. Avec son concept unique, Carrefour répond à la demande des consommateurs en quête de promotions locales intéressantes et de prix attractifs pour les produits de tous les jours.
Les magasins Easy ont une surface de vente comprise entre 400 et 800 m². La formule Easy s’insère ainsi parfaitement entre les magasins de passage et de dépannage Express (60-400 m²) et les supermarchés Market (800-2 000 m²). Si l’on ajoute les Hypermarchés, Carrefour est la seule chaîne de distribution de Belgique à disposer de quatre enseignes différentes, couvrant toutes les tailles de magasins de 60 à 12 000 m².
(photos: Pat Verbruggen)