« En ce jour où le soleil est au plus haut dans le ciel »
« C’est avec une tristesse immense et un profond abattement que nous annonçons le décès soudain de Kaat Tilley, en ce jour où le soleil est au plus haut dans le ciel ». C’est ainsi que la famille annonçait le décès de la créatrice de mode à la VRT. « Sa quête perpétuelle de beauté a été arrêtée abruptement par une infection virale. Elle continuera à vivre dans le cœur de nombre d’entre nous, tout comme l’univers qu’elle avait créé avec tant d’amour ».
Kaat Tilly est toujours restée fidèle à son style très personnelle : des robes de princesse d’un style éthéré, romantique et féérique … « J’introduis du rêve sur la terre. Pour moi la beauté est une façon de surpasser la tristesse et la laideur, afin de créer un sourire », disait-elle à propos de ses collections. La styliste s’inspirait d’artistes comme Giacometti, Hundertwasser et du courant impressionniste. Elle a habillé de nombreuses célébrités, dont Barbara Streisand, Diana Ross, Naomi Campbell ou encore Halle Berry.
Un parcours professionnel parsemé d’embûches
Après des études à l’Académie de Mode d’Anvers, qu’elle termine avec brio en présentant sa collection de fin d’études sur le thème de « Mahler et Venise », elle se lance dans sa carrière professionnelle, qui connaîtra un parcours quelque peu cahoteux. A peine 3 ans après avoir obtenu son diplôme, elle ouvre sa propre boutique et son atelier dans la Galerie du Roi à Bruxelles. C’est le début d’une histoire à succès avec des points de vente aux Pays-Bas, en Allemagne, en Italie, au Proche-Orient et même aux Etats-Unis. En 1997 sa sprl est élue ‘Entreprise de l’année’.
Malheureusement le conte de fée n’a pas connu une fin heureuse : en 2006 la créatrice vend ses magasins à la sprl Escape et en octobre 2009 c’est la faillite. En février 2010 Tilley rebondit en créant un nouveau label, ‘Kaat Tilley’s World’, pour lequel elle conçoit non seulement des vêtements, mais également des meubles.
Pour Kaat Tilly l’aspect artistique et créatif a toujours primé sur le facteur commercial : « Autrefois j’ai attendu cinq ans avant de me payer » , confiait-elle au journal De Standaard en 2009. « Je travaillais selon un principe simple : lorsque je vendais une robe, j’avais l’argent nécessaire pour en créer une autre ».
Tilley ne refusait pas pour autant des commandes commerciales. L’année dernière elle avait créé pour Unizo un poncho imperméable inspiré du petit chaperon rouge dans le cadre de l’action ‘Met Belgerinkel naar de Winkel’ (une campagne incitant les gens à rouler à vélo). Cette année encore elle dessinait les nouveaux uniformes des stewards et stewardess de Thomas Cook, créait une collection pour la chaîne d’habillement JBC et dernièrement elle travaillait à la réalisation de costumes pour la comédie musicale Peter Pan, qui sortira cet automne.
Traduction : Marie-Noëlle Masure