La direction d’Unilever serait en conflit en raison de visions stratégiques divergentes. Les actionnaires britanniques souhaiteraient mettre davantage l’accent sur la valeur actionnariale, alors que les actionnaires néerlandais préfèrent un parcours durable à long terme.
A la suite de l’offre de reprise de Kraft Heinz
Le groupe anglo-néerlandais Unilever, sous la direction du CEO Paul Polman, se concentre pour l’instant sur un parcours durable, qui devrait porter ses fruits à long terme. Le CEO s’est notamment fixé pour objectif de rendre l’entreprise neutre en énergie d’ici 2020, bien qu’il ait laissé entendre qu’il n’était pas opposé à un changement de cap. Certains actionnaires estiment en effet que ces investissements se font au détriment des bénéfices à court terme.
Les discussions concernant le cap à suivre par le groupe font suite à l’offre de reprise de Kraft Heinz, rejetée par Unilever parce que jugée insuffisante. L’augmentation de la rentabilité pourrait là aussi jouer un rôle : si la rentabilité augmente, la valeur de l’entreprise elle aussi augmente, ce qui rend une éventuelle reprise plus difficile. Dans un communiqué concernant cette reprise Unilever affirme que l’offre de Kraft Heinz a déclenché les discussions concernant l’augmentation des bénéfices à courte terme.
Scission
En outre certains actionnaires plaident pour une éventuelle scission de l’entreprise en deux entités. Là aussi cela pourrait augmenter la valeur actionnariale, car des entités séparées valent souvent plus que des entités faisant partie d’un même groupe. Il s’agit de la même tactique que celle appliquée par l’allemand Metro Group qui a scindé son groupe en deux entités (food et électronique grand public).
Les médias évoque également un conflit entre le CEO Paul Polman et le CFO Graeme Pitkethly. Ce dernier, tout comme les actionnaires (britanniques), plaident pour une augmentation des bénéfices à court terme.