Le groupe de mode espagnol Inditex est dans le collimateur des Verts européens, qui accusent le propriétaire notamment de Zara et Massimo Dutti d’évitement fiscal à grande échelle.
« Optimisation fiscale » de plus d’un demi-milliard d’euros
Selon les eurodéputés Verts, Inditex aurait éludé 585 millions d’euros d’impôts entre 2011 et 2014. C’est ce qu’a calculé un économiste de l’université de Barcelone. Durant cette période l’entreprise a payé 2,7 milliards d’euros d’impôts, environ 23% du bénéfice. Sans cette « optimisation fiscale » Inditex aurait dû payer 28%.
Pour ce faire Inditex serait passé par trois paradis fiscaux : la Suisse, l’Irlande et les Pays-Bas. « Les achats de vêtements au Bangladesh, en Chine et au Maroc se font par une société en Suisse, pays fiscalement très attrayant. Les assurances et les emprunts se font depuis l’Irlande à la fiscalité très avantageuse. Et la gestion des marques de mode se fait depuis les Pays-Bas, pays spécialisé dans les royalties, où est également basé le holding faîtier », écrit le journal De Tijd. Le journal indique également qu’auparavant Inditex gérait ses biens immobiliers depuis le Luxembourg et organisait ses activités d’e-commerce depuis l’Irlande, mais « n’emprunte plus ces deux voies. »
Dans une réaction Inditex dit « avoir payé 22 à 24% d’impôts entre 2011 en 2015 » et énumère les taux d’intérêt en vigueur dans toute une série de pays où le groupe est actif : « 20% au Royaume-Uni, 28% en Allemagne, 16% en Roumanie, 20% en Russie, 12.5% en Irlande, 19% en Pologne, 25% en Chine, 33,33% en France, 29% en Grèce, 27% en Italie, 25% en Autriche et 20% en Turquie ». Comprenez : avec 22 à 24% nous sommes dans la bonne moyenne. Inditex ajoute que le groupe travaille « en toute transparence » et que « tous les détails sont mentionnés dans le rapport annuel ».
Inditex n’est pas le premier grand retailer à être visé par les Verts européens. En début d’année ces derniers ont exigé une enquête concernant des « montages fiscaux » de la chaîne d’ameublement Ikea.