Cultiver des légumes sur le toit d’un supermarché pour ensuite les vendre en magasin : voilà le concept ‘urban farming’ que lance Delhaize. Pour l’instant il s’agit d’un projet pilote, mais l’ambition est de le déployer dans d’autres magasins.
Local et durable
Pour l’instant il n’y a pas encore grand-chose à voir sur le toit du supermarché Boondael à Ixelles : la demande de permis pour le potager urbain doit encore être introduite. Mais sauf contretemps, le toit du magasin d’ici mi-2017 devrait être doté d’un jardin de 320 m², destiné à la culture de tomates cerises, d’aubergines et de salades. La moitié de la surface sera occupée par une serre, l’autre moitié par un potager en plein-air. La récolte sera vendue dans le magasin.
« Il n’existe pas de chaîne plus courte », explique le CEO Denis Knoops. « Plus que jamais Delhaize mise sur le local et le durable. Avec cette primeur nous confirmons notre rôle de précurseur. » Les légumes répondront aux critères des légumes bios, mais étant donné qu’ils ne seront pas cultivés en pleine terre, ils ne pourront porter ce label. Ils seront donc vendus à un prix légèrement inférieur à celui des produits bios.
Un projet rentable
Ce projet d’urban farm est plus qu’un potager sur le toit, souligne Denis Knoops. Delhaize veut y associer un programme éducatif et un projet d’inclusion sociale, avec la participation active de collaborateurs, de voisins et d’écoles des alentours. Mais ne s’agit-il pas surtout d’une initiative marketing de la part Delhaize ? Illya Van den Borre, Vice President Corporate Affairs, le dément avec force : « Cela doit être un projet rentable. Nous avons déjà engagé un agronome à plein-temps et après cette phase d’essai nous ne nous limiterons certainement à un seul magasin. Toutefois il faut savoir que tous les supermarchés ne disposent pas d’un toit capable de supporter le poids d’un tel potager. »
Les potagers urbains ont le vent en poupe. Des projets pilotes sont en cours dans plusieurs villes. Ces potagers présentent d’importants avantages : ils permettent de contribuer à la biodiversité de la ville, d’utiliser efficacement la surface urbaine ô combien précieuse et d’éviter le transport en ville par une culture locale. Les projets de potagers sur un toit restent néanmoins rares. Un exemple connu est celui de Wholefoods à Brooklyn. A Bâle en Suisse Migros vend des légumes d’une ferme urbaine voisine, mais celle-ci ne se trouve pas sur le toit du magasin. Delhaize semble donc détenir une primeur européenne.