Dieselgate, moteurs truqués, mises à jour logicielles furtives … pour le ministre Kris Peeters c’en est assez : il passe à la vitesse supérieure. A la stupéfaction du secteur automobile et à la grande satisfaction de Test-Achats et des dupés.
Une lettre à trente importateurs automobiles
Le Ministre des Consommateurs Kris Peeters (CD&V) a demandé à l’Inspection économique d’envoyer une lettre à tous les importateurs automobiles belges : « Les règles en matière de pratiques commerciales équitables, également destinées à protéger le consommateur, semblent être bafouées », indique son cabinet. Dès lors trente importateurs automobiles devront fournir dans le mois toutes les informations concernant les mises à jour logicielles qu’ils effectuent sur leurs voitures.
« Souvent les propriétaires n’ont aucune idée de ce qui se passe avec le logiciel de leur voiture ? A quelle fréquence est-il remis à jour ? Quelles sont les conséquences ? » Et bien souvent leur garagiste n’est pas en mesure de répondre à ces questions : « Un manque de transparence manifeste », estime Kris Peeters.
Les importateurs automobiles pour leur part semblent surpris de l’action de Peeters. « Cela ne nous fait pas peur, mais quelle est la réelle motivation de Peeters, s’interroge Joost Vantomme de la fédération automobile Febiac. Par ailleurs les importateurs se sentent visés. « Ce n’est pas parce qu’une seule marque truque les logiciels qu’il faut mettre tout le secteur dans le même sac. »
« Le consommateur a droit à une indemnisation »
Bien évidemment la marque en question est Volkswagen, à qui Peeters s’adresse sévèrement : « J’ai toujours insisté sur le fait que le consommateur ne pouvait subir aucun dommage suite à d’éventuelles actions de rappel de véhicules. Si c’est le cas, le fabricant doit dédommager le consommateur. Les déclarations de Volkswagen cette semaine selon lesquelles les indemnisations en Europe ne seraient pas applicables comme elles le sont aux Etats-Unis, sont inadmissibles. Je ne suis pas d’accord. »
Fin juin Volkswagen a convenu d’un dédommagement à hauteur de 15 milliards de dollars aux Etats-Unis. Mais très vite le CEO Müller a laissé entendre que son entreprise n’était pas en mesure de payer une telle indemnisation en Europe : aux Etats-Unis il ne s’agit ‘que’ de 500.000 voitures truquées, alors qu’en Europe il est question de plusieurs millions de véhicules (2,4 millions rien qu’en Allemagne).
L’organisation des consommateurs Test-Achats, qui mi-juin à lancé une procédure collective contre VW, se sent soutenue par le ministre : « Tromper tout le monde durant des années, et une fois démasqué, essayer de s’en sortir par une simple ‘mise à jour du logicielle’ ne suffit pas. Le consommateur belge a droit à une compensation tout comme le consommateur américain. Nous sommes heureux que le ministre soutienne notre point de vue et qu’il constate lui-même que les informations fournies par Volkswagen sont très limitées et partiales », commente le porte-parole Simon November.