Une semaine durant laquelle le secteur alimentaire a tiré à la sonnette d’alarme et la guerre des supermarchés a fait une victime notable : RetailDetail la décortique pour vous.
De bonnes et de mauvaises nouvelles
Comment se porte notre industrie alimentaire aujourd’hui ? Bien et pas bien, apprenons-nous. Ces dix dernières années, le secteur a effectué un joli parcours et les exportations ne cessent de progresser, mais l’avenir est très incertain à cause du boycott russe ainsi que du Brexit. Cette sortie britannique n’est pourtant pas une mauvaise nouvelle pour tout le monde : notamment pour Aldi et Lidl qui devraient en profiter, semble-t-il. Au grand regret des envieux.
Puisqu’il n’y a pas de guerre des supermarchés sans victimes, n’est-ce pas ? Prenez la Grèce par exemple, où le franchisé de Carrefour, Marinopoulos, dépose le bilan. Le weekend dernier, Alvo C&B à Neerpelt avait déjà décroché, seulement deux mois après son ouverture festive. C’est regrettable, parce qu’il s’agissait d’un beau magasin qui avait exigé de lourds investissements. Ben oui, la perception des prix est un animal bizarre dont il vaut mieux tenir compte si on souhaite absolument s’installer près d’une enseigne Colruyt, Aldi ou Albert Heijn.
Cette histoire fait certes surgir une quantité de questions, mais chez C&B, on ne se décourage pas : les projets d’ouverture d’un nouveau point de vente à Dilsen-Stokkem se maintiennent. Ils peuvent donc simplement déménager les meubles déjà en leur possession.
Argent et santé
En parlant de perception des prix : dans les supermarchés, les fruits et légumes sont vendus à des prix beaucoup trop bas, c’est ce que nous avons appris cette semaine. Pourquoi ? Parce que l’impact sur l’environnement n’est pas inclus dans le calcul. Finalement, nous payons quand même cet impact, mais sous la forme de taxes ainsi que d’une hypothèque sur l’avenir. Dorénavant, différentes chaînes de supermarchés afficheront les coûts réels des produits agricoles sous la mention ‘le bio n’est pas cher, ce sont les autres produits qui sont trop bon marché.’ C’est ce que fait également Bio-Planet qui vient d’ouvrir son vingtième point de vente.
Le sucre est-il également trop bon marché ? Ce qui est certain, c’est que la taxe sucrière n’a pas été capable de faire diminuer la vente des sodas : il y a juste un glissement qui s’est opéré, partiellement vers le harddiscount et partiellement vers l’étranger. Elle n’a donc aucun impact sur notre santé. Allô, Madame De Block ? Heureusement qu’il existe encore des entreprises qui pensent à notre santé. Nestlé par exemple : le nouveau CEO n’a certes aucune expérience dans le secteur alimentaire, mais bien dans celui de la santé. Ce n’est certainement pas un hasard.
Biscuits et bières
Chez Danone par contre, ils jouent la carte du goût, avec la prise d’une participation de 40% dans une entreprise de biscuits et de yaourts qui commercialise de bons produits de qualité et qui avait déjà réussi à séduire Starbucks. Egalement savoureux : Mondelez souhaite reprendre Hershey, mais Hershey n’est pas (encore) d’accord.
AB InBev est ravi parce que la reprise de SABMiller a reçu l’approbation des Autorités de la concurrence sud-africaines, même si quelques conditions sont encore à remplir. Par contre, l’entreprise se réjouit nettement moins de l’enquête ouverte par l’UE sur les infractions aux règles de la concurrence commises par le brasseur. Les choses ne sont jamais jouées. Cela ne risque certainement pas d’empêcher les supporters des Diables Rouges d’ouvrir une cannette de Jupiler ce soir.
A la semaine prochaine !