Pour Colruyt c’est un peu comme pour les Diables Rouges : ils gagnent et pourtant ils sont critiqués. Faut-il voir en Jef Colruyt un Marc Wilmots ? Retour sur l’actualité de la semaine avec RetailDetail Food.
« Pas convaincus »
Voici de quoi rester bouche bée. En début de semaine Colruyt annonçait d’excellents résultats : chiffre d’affaires, bénéfice, part de marché … tous les indices étaient dans le vert ; et ce malgré la rude concurrence. Et pourtant les investisseurs n’ont pas été impressionnés : la dégringolade du cours de l’action en témoigne. Quelque chose nous a-t-il échappé ?
Pour comprendre, consultons les analystes, tout comme à la télé après un match de foot. « Nous ne sommes pas convaincus », déclare KBC Securities. Et d’ajouter : « Nous ne voyons pas de reprise à court terme. » Les coûts augmentent et les marges sont sous pression, nous dit-on, et les experts financiers ne voient pas cette situation d’un bon œil. Même réaction chez Barclays, qui juge le potentiel de croissance insuffisant et l’action trop chère. Vous avez dit ‘trop cher’ ? On parle bien de Colruyt, n’est-ce pas ?
Online, pas de ‘Meilleurs Prix’ ?
Le journal L’Echo conclut que les investisseurs ont la nostalgie des années fastes (1990-2000). Les attentes sont trop élevées et Colruyt se confond en excuses (pression sur les prix, concurrence, climat économique …). En résumé : Colruyt est une équipe surévaluée et le coach n’y connaît pas grand-chose. Bref, exactement ce que pense Filip Joos de Marc Wilmots et de ses Diables Rouges, même si les faits le contredisent.
Une autre critique subie par Colruyt cette semaine concerne sa politique du ‘Meilleur Prix’, qui ne semble pas valoir pour les clients online : ceux-ci paient plus cher chez Collect & Go, car Colruyt compare les prix de son webshop avec d’autres webshops et non avec les concurrents physiques. Est-ce une stratégie judicieuse ? Les avis sont partagés. Quoi qu’il en soit, Colruyt a promis de régler ce problème.
Protectionnisme
La chute de l’action Colruyt, selon les journaux, serait également liée au Brexit. Eh oui, même dans l’univers du retail le marché européen unique est remis en cause. Maintenant c’est la Roumanie qui se montre récalcitrante : le pays veut obliger les supermarchés à vendre au moins 51% de produits locaux, sous peine de lourdes amendes. Auparavant la Slovaquie et la Pologne avaient également annoncé des mesures protectionnistes, mais les chances que ces mesures passent sont quasi inexistantes – contrairement aux chances notre équipe nationale. Et parlant de produits locaux : d’ici peu nous pourrons les acheter au marché couvert d’Anvers qui ouvrira ses portes cet automne.
Cette semaine nous apprenions également que Philadelphie était la première grande ville des Etats-Unis à instaurer une taxe sur les sodas. Officiellement par préoccupation pour la santé publique, mais dans la pratique surtout par manque d’argent. Tout comme chez nous, donc. Et ne manquez pas de lire les autres articles de notre Food Newsletter hebdomadaire, car cette semaine nous abordons un sujet ‘diablement’ actuel : le potentiel du e-commerce dans le secteur FMCG. A vendredi prochain !