Croissance dans tous les segments et toutes les régions
(En milliards d’euros) | 2011 | Evolution |
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Ventes | 23,659 | +16% |
Résultat opérationnel courant | 5,263 | +22% |
Résultat net part du Groupe | 3,065 | +1% |
En 2010 le groupe de luxe avait passé le cap des 20 milliards d’euros en chiffre d’affaires et en 2011 on peut y ajouter 3,5 milliards d’euros supplémentaires. Le résultat opérationnel courant dépasse pour la première fois le seuil des 5 milliards d’euros. Toutes les activités du groupe marquent une croissance et la marge bénéficiaire elle aussi est en progression.
Les articles de mode et de maroquinerie de Louis Vuitton constituent le segment le plus rentable de LVMH et représentent un tiers du chiffre d’affaires consolidé et plus de la moitié du bénéfice opérationnel. Cette année toutefois la grande vedette est le département des montres avec des marques telles que TAG Heuer, Hublot et Chaumet . Grâce à la reprise de Bulgari (intégré depuis juin 2011) le chiffre d’affaires a presque doublé (+98%) et s’établit à 1,95 milliards d’euros. Même en excluant cette reprise, le segment obtient d’excellents résultats, avec une croissance de 23% à périmètre comparable. Ainsi les Français devancent de peu le groupe suisse Swatch, qui progresse de 21,7%.
Dans ce petit monde du luxe, les nouveaux riches des marchés émergents asiatiques sont de plus en plus friands de produits haut de gamme. Tendance mise à profit par LVMH non seulement avec ses articles de mode et de maroquinerie, mais également avec le champagne (Ruinart, Moët, et Chandon et Dom Perignon) et le cognac (Henessy). Mais d’autres marchés ont également contribué à ces bons résultats : aux Etats-Unis LVMH a vu ses ventes progresser de 18% et en Europe de 7%, et ce grâce principalement aux hausses de prix appliquées par le groupe.
LVMH vole au secours d’un de ses fournisseurs
Par ailleurs Bernard Arnault s’est expliqué quant à son rôle dans la reprise d’un atelier textile d’Yssingeaux (Haute-Loire). Cet atelier travaillant pour la marque de lingerie Lejaby et menacé de fermeture, sera repris par Sofama. Ce fabricant de maroquinerie auvergnat est l’un des fournisseurs de LVMH et se chargera de former les 90 ouvrières d’Yssingeaux au travail sur mesure de Louis Vuitton.
« Nous constatons depuis plusieurs années une croissance continue de nos activités de maroquinerie, d’où la nécessité chaque année de trouver plusieurs centaines d’artisans en France. Lorsqu’un de nos fournisseurs près d’ Yssingeaux nous a dit être intéressé par cet atelier, nous avons étudié le dossier en profondeur. Le résultat étant positif, nous avons décidé de garantir à ce fournisseur une capacité de production supplémentaire pour plusieurs années. Le groupe LVMH s’estime très fier d’avoir pu sauver autant d’emplois dans cette usine. »
Ainsi le PDG de LVMH fait taire les rumeurs diffusées dans les médias français comme quoi cette reprise aurait été commandée par l’Elysée (on connaît les liens d’amitié entre le Président Sarkozy et Bernard Arnault). Après avoir reçu les ouvrières d’ Yssingeaux vendredi dernier, le Président avait promis devant les caméras de télévision qu’il ne « laisserait pas tomber Lejaby ». « Nous ne vivons plus à l’époque de monsieur Jospin, qui disait ne pouvoir rien faire pour Vilvorde », ajoute le Président ne pouvant s’empêcher de faire allusion à l’ancien premier ministre qui à l’époque avait assisté avec résignation à la fermeture de l’usine Renault à Vilvorde en Belgique.
Update: Bulgari vend inopinément 4,5 millions d’actions
Toutefois les bonnes nouvelles furent de courtes de durée pour les actions LVMH. Après l’annonce des résultats (et la hausse du titre LVMH qui en a découlé), trois membres de la famille d’ horlogers Bulgari vendent 4,5 millions d’actions pour une valeur totale 558 millions d’euros.
Paolo et Nicola Bulgari (petits-fils du fondateur Sotirio) et l’ex-CEO Francesco Trapani avaient acquis les actions en mars 2011, après la vente de leur entreprise familiale à LVMH. Il n’est pas question d’une opération d’initiés : la vente a pour seul objectif de « financer les taxes et autres coûts liés à leur investissement », affirme le Crédit Suisse.
Traduit par Marie-Noëlle Masure