Au cours du dernier exercice fiscal, la maison de mode italienne Prada a vu son bénéfice net dégringoler à son niveau le plus bas depuis cinq ans.
Des coûts à la hausse
A la mi-février, Prada, le propriétaire de la marque de mode du même nom mais également de Miu Miu (sacs à main) et de Church’s (chaussures), avait déjà prédit une légère baisse de son chiffre d’affaires au cours du dernier exercice fiscal (jusque fin janvier) : de 3,55 à 3,54 milliards d’euros.
Aujourd’hui, la publication des résultats annuels démontrent que le bénéfice net du groupe a chuté de près de 27%, et atteint un petit 330,9 millions d’euros, le niveau le plus bas en cinq ans de temps. Les analystes avaient tablé sur 348 millions d’euros. Au cours des 12 derniers trimestres, Prada a réussi à atteindre les prévisions des analystes qu’une seule fois.
Prada a vu son inventaire de produits finis augmenter de 7,6% à cause du recul des ventes, alors que les frais de personnel et de loyer ont augmenté en raison de l’expansion du réseau de magasins en gestion propre.
Le recul du marché chinois, le dollar fort et la terreur
C’est surtout en Chine que Prada éprouve de plus en plus de difficultés à vendre ses sacs à main, ses chaussures et autres produits de luxe chers, et ce depuis le refroidissement de l’économie locale et la lutte acharnée des autorités à combattre la corruption. C’est pour ces raisons que le chiffre d’affaires de la principale région pour Prada – Asia Pacific représente un tiers du chiffre d’affaires du groupe – a plongé de 16%.
Par ailleurs, Prada a également fait l’expérience des conséquences d’un dollar fort, alors que les touristes les plus riches ont déserté l’Europe, ce qui a eu un impact négatif sur les ventes – comme pour les autres groupes de luxe.
Le groupe souligne que toutes ces situations géopolitiques sont encore d’actualité et ne souhaite donc par faire de prévisions concrètes pour l’exercice fiscal en cours. L’année écoulée, le cours boursier de l’action Prada a chuté de pas moins de 42%.