Entre 2005 et 2014, les Belges ont diminué leur consommation de viande de 0,9 kg par an. Selon les nutritionnistes, l’intérêt croissant accordé à la santé et à la durabilité y contribue fortement.
Un budget viande qui s’élève à 481 euros par Belge
Ces dix dernières années, la consommation moyenne de viande a baissé de 12%, c’est ce qu’on peut lire dans le rapport ‘Bilans d’approvisionnement Viande’ que vient de publier le SPF Economie. Surtout la viande ovine et caprine (-41%) ainsi que la viande équine (-35%) se retrouvent de moins en moins sur nos tables, même si elles ne représentent que 2% de notre consommation totale de viande. La consommation de viande de bœuf et de veau a également baissé d’un cinquième : de 13,8 à 10,7 kg (-22%).
Les sortes de viande les plus consommées – la viande de porc et la volaille – ont mieux résisté durant cette même période : la consommation de viande porcine est passée de 26,9 à 25,1 kg (-7%), la consommation de volaille a à peine baissé de 2%, de 16,3 à 15,9 kg.
Les résultats de l’Enquête sur le budget des ménages démontrent que le Belge a consacré en moyenne 481 euros à l’achat de viande. Il s’agit certes d’une hausse de 9% par rapport à 2004, mais durant cette même période, le coût de la vie a augmenté de 23% et le prix moyen de la viande a même progressé de 26%. « Cela signifie que les Belges dépensent relativement moins d’argent à l’achat de viande », indique Stephan Moens de la direction Statistiques.
Santé & durabilité
« Des initiatives comme les Journées sans Viande aiguisent les consciences, mais façonnent surtout une tendance qui a été lancée à la fin des années 90 », précise le professeur Wim Verbeke (UGent) au journal De Standaard. Le gantois spécialisé dans le marketing agro-alimentaire et le comportement du consommateur, voit deux déclarations possibles à cette tendance en baisse : une « sensibilisation croissante à la santé » – renforcée par les scandales alimentaires comme la crise de la dioxine, la maladie de la vache folle ou la viande équine dans les lasagnes – et « la tendance à la durabilité, tant au niveau du bien-être animal qu’en ce qui concerne l’empreinte écologique. »
D’autre part, le Belge « est plus conscient de sa nourriture et tente de diminuer le gaspillage alimentaire », précise Leen Guffens, porte-parole du VLAM (Vlaams Centrum voor Agro- en Visserijmarketing). « Pour la plupart des produits alimentaires frais, la baisse du nombre de visites en magasin entraîne d’ailleurs un diminution des fréquentations d’achat. »