Des steaks aux moules en passant par le waterzooi gantois
La cause de l’irritation des fédérations horeca et agricoles est qu’IKEA multiplie les promotions dans son restaurant en proposant des plats à des prix défiant toute concurrence : au printemps dernier c’était le steak-frites à 2,50 euros, en été un barbecue au prix imbattable de 3,95 euros, en septembre des moules-frites à 5 euros et voilà maintenant au mois de décembre un waterzooi gantois pour 3,95 euros seulement.
Ces repas à bas prix attirent à chaque fois une foule de clients, mais suscitent également les protestations de Horeca Vlaanderen et le Boerenbond qui jusqu’à présent n’ont pas été entendues. Mais cette fois la coupe est pleine : les trois fédérations ont porté plainte auprès du tribunal du commerce pour « pratiques commerciales déloyales » et « non-respect de la législation sur la concurrence ».
Concurrence déloyale
“IKEA est avant tout un magasin d’ameublement vendant du mobilier et de la décoration. Le fait qu’IKEA exploite également un restaurant ne nous gêne absolument pas. Mais nous ne tolérons pas qu’IKEA se serve de l’alimentation comme instrument de marketing pour appâter le consommateur », déclare Danny Van Assche, administrateur délégué de Horeca Vlaanderen.
Le secteur horeca reproche à IKEA de vendre à perte, une pratique interdite par la loi et qui entraîne une concurrence déloyale. « Ainsi IKEA crée une perception des prix totalement fausse chez le consommateur, qui croit dès lors que pour tout restaurant il est économiquement faisable de proposer des moules-frites à 5 euros. IKEA ne porte pas en compte tous les frais et peut ainsi proposer des plats à des prix planchers », souligne Horeca Vlaanderen.
Le Boerenbond pour sa part formule également des objections éthiques face aux pratiques alimentaires du géant suédois : « Ces pratiques sont inacceptables et tendent à banaliser l’alimentation », affirme Piet Van Temsche, n°1 de l’organisation agricole.
Incompréhension chez IKEA
La chaîne d’ameublement dit ne pas comprendre tout ce remue-ménage et assure qu’elle n’a nullement l’intention de nuire au secteur horeca et précise « qu’il y a une différence fondamentale au niveau de l’expérience pour un grand restaurant self-service. » D’autre part IKEA dit ne pas vendre à perte : tout est une question de collaboration étroite avec les fournisseurs et de marges bénéficiaires minimales. Par conséquent le champion du meuble en kit estime que ses actions sont tout à fait légales.
Traduit par Marie-Noëlle Masure