Avec le lancement d’un Boursin 100 % végétal, le producteur Bel entend contribuer à une alimentation plus durable. En Belgique, c’est Carrefour qui l’a présenté en avant-première. « Nous voulons changer les habitudes de consommation ».
Même goût, même texture
Aujourd’hui, les alternatives fromagères végétales ne représentent qu’une part de 1,5 % du marché total du fromage. Cette part va bientôt augmenter, si l’on en croit le groupe laitier Bel, producteur de marques connues telles que La Vache Qui Rit, Babybel, Boursin, Maredsous et Kiri. Dans une interview accordée à RetailDetail, Mohamed Zariouhi, directeur général de Bel Benelux, a récemment confirmé que le fabricant visera bientôt à tirer la moitié de ses ventes de produits d’origine végétale.
Une nouvelle étape dans cette ambition est le lancement de Boursin Végétal : une nouvelle variante à base d’huile de coco et de pommes de terre, entre autres, avec le même mélange d’ail et de fines herbes. « Le goût et la texture sont un grand défi lorsqu’il s’agit de développer des alternatives à base de plantes », explique M. Zariouhi. La version végétale est donc fabriquée dans l’usine Boursin de Pacy-sur-Eure, en France, par les mêmes personnes qui fabriquent le Boursin original. « Nous avons tout fait pour que cette version soit la plus proche possible de l’originale. Lors du lancement, il y avait des gens qui ne croyaient pas qu’ils dégustaient un produit végétal ».
Pacte de transition alimentaire
Car les produits d’origine végétale ne sont pas réservés aux végétaliens, souligne notre interlocuteur : « La plus forte demande vient des flexitariens, qui mangent encore un peu de viande et de produits laitiers, mais qui réduisent consciemment leur consommation de produits d’origine animale pour des raisons environnementales et de santé. » Mais ce qui ralentit l’accélération des catégories végétales, c’est l’offre. Les consommateurs ne sont pas prêts à faire des compromis sur le goût. Une marque comme Boursin ne devrait pas décevoir les consommateurs sur ce plan.
Bel lance actuellement Boursin Végétale en Europe et en Amérique du Nord. En Belgique, Carrefour a eu la primeur. C’est un excellent partenariat, déclare Pascal Léglise, responsable de la politique de développement durable chez le distributeur. « Bel a été l’un des premiers acteurs internationaux à signer le pacte de transition alimentaire avec notre PDG Alexandre Bompard. Cela illustre notre partenariat de longue date. Ce lancement vient également compléter notre gamme plant-based. Nous sommes l’un des précurseurs dans ce domaine ».
Ne culpabiliser personne
Le grand défi consiste maintenant à faire goûter le nouveau Boursin végétal aux consommateurs. Après tout, il s’agit encore d’une catégorie très petite. En présentant les variantes végétales dans le rayon des fromages, les consommateurs de produits laitiers traditionnels peuvent découvrir les alternatives. En outre, Bel soutient le lancement avec une campagne outdoor, des dégustations et une communication numérique. « Il s’agit d’une nouvelle catégorie et nous devons être patients. Nous ne nous contentons pas de lancer un nouveau produit, nous voulons changer les habitudes de consommation. »
Le choix de la bonne dénomination est également important. Bel a choisi pour plant-based ou végétal. « Je ne suis pas sûr que cela plaise à tout le monde », déclare Zariouhi. « Nous devrions viser des normes au niveau de la catégorie afin que les consommateurs comprennent parfaitement ce qu’ils achètent lorsqu’ils achètent des alternatives végétales au fromage ou à la viande. » Avec une marque bien connue comme Boursin, les gens ont encore un cadre de référence ; avec une nouvelle marque, c’est plus difficile.
De plus, le producteur ne veut pas culpabiliser qui que ce soit de manger des protéines animales, mais souhaite mettre en avant de manière positive la consommation de protéines végétales. « Il ne faut pas opposer les deux. Une alimentation saine est une alimentation variée. » D’autres variantes de Boursin Végétal seront lancées en 2026.