La dixième fois sera-t-elle la bonne ?
Hier le gouvernement flamand a confirmé définitivement la décision temporaire prise au mois de février dernier. Le dossier Uplace s’était à nouveau retrouvé sur la table gouvernementale, après son annulation par le Conseil d’Etat. Une enquête publique a été menée, les 73 plaintes ont été examinées, il y a eu certaines modifications, mais pour Uplace et sa surface commerciale rien n’a changé. Toutefois les garanties au niveau de la mobilité ont été renforcées, indique le gouvernement. A présent la décision doit être soumise au Conseil d’Etat. Si ce dernier donne son feu vert, la décision définitive suivra début 2016.
Mais même dans ce cas l’affaire n’est pas encore dans la poche : en effet le gouvernement a prévu une série de conditions en matière de mobilité, qui devront être réalisées selon un timing très strict. Si d’ici fin 2017 le permis pour la gare RER n’est pas été obtenu et si la compagnie de transport De Lijn ne garantit pas une bonne connexion de bus entre Uplace à Machelen, l’aéroport de Zaventem et la gare de Vilvorde, le projet reviendra à la case départ.
Bien entendu Uplace se dit satisfait de la décision. Le promoteur considère que « le gouvernement en optant pour la sécurité juridique, la création d’emplois et l’intégration sociale, émet un signal positif pour l’entreprenariat en Flandre. » Uplace ajoute avec finesse que le gouvernement soutient le projet « pour la dixième fois déjà ».
Adpetes et adversaires
Comme à l’accoutumée, les adeptes et adversaires du projet n’ont pas manqué de donner leur commentaire. Le parti d’opposition Groen émet de sévères critiques et parle du énième exemple de « politique anti-climat » du gouvernement flamand. L’organisation des entrepreneurs Unizo reproche au gouvernement « son manque de vision quant à l’avenir du commerce de détail » et qualifie la décision de « stupide, bornée et hypocrite. Nous attendons depuis cinq ans des promesses, afin de renforcer les noyaux commerciaux existants. » L’organisation des indépendants SNI, elle aussi, déplore la décision : « C’est incompréhensible, car ainsi le gouvernement flamand sonne le glas pour le commerce de détail à Bruxelles et dans la périphérie flamande. »
Même le CD&V, pourtant parti de la majorité et dont faite partie la ministre compétente Joke Schauvliege, a émis des réserves : « Les entrepreneurs qui font vivre nos noyaux commerciaux ne peuvent être les victimes de shopping centers mégalomanes », affirme Koen Van den Heuvel. Selon lui, le gouvernement par cette décision « poursuit une politique menée par le passé », mais qui depuis « est en contradiction totale avec notre ambition de dynamiser les noyaux commerciaux. Reste encore à voir si le projet sous sa forme actuelle passera l’épreuve du Conseil d’Etat. Si ce n’est pas le cas, le projet tombera définitivement à l’eau. Une répétition de la saga Uplace n’est pas une option. »
En revanche le Voka – Chambre de Commerce Hal-Vilvorde se réjouit qu’un nouvel obstacle ait été franchi dans le dossier Uplace, ô combien épineux. Le directeur Paul Hegge considère la décision comme « l’ occasion d’entamer la reconversion des zones industrielles abandonnées à Vilvorde et Machelen ». Selon lui, il s’agit « d’un levier économique important pour la région ».