Une fois de plus, Carrefour en France transfère des dizaines d’hypermarchés et de supermarchés – souvent déficitaires – à des opérateurs indépendants dans le but de réduire les coûts d’exploitation. Les syndicats protestent.
Huitième vague
Vendredi, Carrefour a publié une liste de 15 hypermarchés et 24 supermarchés transférés à des opérateurs indépendants en France cette année. Au total, plus de 4 000 salariés sont concernés. C’est déjà la huitième vague chez le distributeur : au total, près de 350 magasins, dont une centaine d’hypermarchés, ont déjà franchi le pas de l’exploitation en « location-gérance » depuis 2018, rapporte LSA.
Ce statut est à peu près à mi-chemin entre l’exploitation de magasins intégrés et la franchise. Carrefour confie la gestion des magasins à des locataires-gérants, mais conserve la propriété ou le bail et le fonds de commerce lui-même. Il appartient alors au gérant de maîtriser les coûts et de redevenir rentable, car c’est souvent une solution pour les magasins en difficulté.
Baisse des frais de personnel
Grâce à une structure de coûts plus flexible, la plupart de ces magasins redeviennent en effet rentables. En moyenne, les frais de personnel passent de 12 % à 10 % du chiffre d’affaires. Aucun hypermarché français n’a dû fermer ses portes depuis 2018. Les magasins en location-gérance contribuent déjà à près de la moitié du résultat opérationnel de Carrefour. Il n’est donc pas étonnant que le distributeur veuille poursuivre dans cette voie.
Les syndicats, eux, protestent. Ils estiment qu’il s’agit d’une restructuration déguisée, des milliers d’employés perdant des revenus et des avantages sociaux tels que les chèques-repas, le régime de mutuelle et le travail volontaire le dimanche. Ils exigent également que le détaillant prenne des mesures à l’encontre des opérateurs qui ne respectent pas les droits des travailleurs.
En Belgique, où Carrefour franchise environ 90 % de ses supermarchés, une scission des hypermarchés est hors de question, a souligné le distributeur à plusieurs reprises.