En 20 ans, le nombre de marchands de journaux en Belgique a diminué de trois quarts. Leur nombre diminue d’année en année, tout comme les revenus qu’ils tirent de la vente de journaux et même de cigarettes.
Un cinquième de moins en cinq ans
En 2005, la Belgique comptait 4 103 magasins de journaux ; fin 2024, il n’y en aura plus que 1 518. C’est ce que rapporte l’association professionnelle Perstablo au Gazet van Antwerpen. Or, l’organisation utilise probablement une définition plus étroite que le gouvernement belge, puisqu’en 2023, celui-ci comptait encore 1.288 magasins de journaux rien qu’en Flandre.
Cependant, ils s’accordent à dire que leur nombre diminue, et rapidement. Près de 20 % des magasins de journaux flamands et wallons ont disparu entre 2018 et 2023. À Bruxelles, les choses évoluent moins vite : la baisse a été de 11,55 % au cours de ces cinq années. Seules les années 2020 et 2021 ont connu moins de fermetures, confirment également les chiffres de Perstablo, aidés par le moratoire sur les faillites et les mesures de soutien pendant la pandémie.
Le déclin d’un secteur
Au cours des deux dernières années, au moins deux marchands de journaux ont fermé leurs portes chaque semaine, a déclaré Yannick Gyssens, de Perstablo. « La disparition d’un secteur entier est en train de se produire sous nos yeux », affirme le député Alexander Van Hoecke (Vlaams Belang), qui réclame un plan d’action.
Les détaillants sont confrontés à la forte baisse des ventes de journaux et de magazines (qui ne représentent plus que 10 à 15 % du chiffre d’affaires), mais aussi à la réduction des marges sur les ventes de tabac et à des règles plus strictes. Pour se maintenir, de nombreux libraires se tournent vers les services de livraison de colis, qui leur rapportent entre 10 et 30 centimes d’euro par colis.