La décision de Carrefour de ne pas vendre en France de la viande provenant des pays sud-américains du Mercosur semble revenir comme un boomerang, les producteurs de viande brésiliens cessant d’approvisionner les magasins du distributeur au Brésil.
Des excuses imminentes ?
Par son annonce, Alexandre Bompard, directeur de Carrefour, a voulu rassurer les agriculteurs français en colère : ceux-ci protestent contre l’accord commercial controversé entre l’UE et les pays du Mercosur, car ils craignent une concurrence accrue des produits agricoles bon marché en provenance d’Amérique du Sud, tels que le bœuf, le sucre et le soja. Selon eux, ces produits répondraient à des normes de qualité moins strictes que les produits européens.
Au Brésil, la population est indigné de l’initiative de Carrefour. Les principaux abattoirs ont déjà cessé d’approvisionner le détaillant, rapporte Reuters. Ils ont le soutien du ministre brésilien de l’agriculture, Carlos Favaro : si Carrefour ne veut pas acheter de la viande brésilienne pour ses clients français, il devrait également cesser de le faire pour ses magasins brésiliens, déclare-t-il.
Le Brésil est le premier marché étranger de Carrefour, avec un millier de magasins représentant environ 20 % des ventes du groupe. La polémique pourrait donc coûter cher au distributeur. M. Bompard aurait donc l’intention de s’excuser pour ses déclarations malheureuses. Entre-temps, Intermarché a également indiqué qu’il ne vendrait pas de viande en provenance des pays du Mercosur en France. Or, ce distributeur ne possède aucun magasin en Amérique du Sud.